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L’édito de décembre 2021

Cher(e)s donateurs d’ARTIC,
Cher(e)s Ami(e)s,

Une nouvelle année de recherche de traitements contre le cancer arrive à sa fin. Une année riche en projets et en événements. Dans notre éditorial d’hiver, nous allons vous présenter l’un de nos projets phare de l’année écoulée, l’ étude NEMIO, un pas très important dans la recherche de traitements pour les patients confrontés au cancer de la vessie.

Derrière les résultats obtenus se cachent les efforts de toute l’équipe d’ ARTIC, et l’aspect humain de la recherche médicale ne saurait être négligé. Dans ce qui suit, vous allez faire connaissance avec Sandra Cournier qui vient d’intégrer l’équipe d’ARTIC en qualité d’attachée de recherche clinique (ARC) et qui vous expliquera le rôle et l’importance des ARC dans le processus de recherche.
Dans nos Brèves, vous trouverez, entre autres, l’explication
des étapes que traverse une molécule avant de devenir
le médicament que nous pouvons ensuite acheter dans
nos pharmacies ou recevoir à l’hôpital.
Bonne lecture !
Pr Stéphane OUDARD
Président du Conseil scientifique d’ARTIC

Étude NEMIO : nouvel espoir des traitements pour les patients atteints du
cancer de la vessie NEMIO est le premier essai européen de phase I/II (randomisé, en ouvert, non comparatif et multicentrique) associant en néoadjuvant la chimiothérapie à dose intense (ddMVAC) avec l’immunothérapie dans le carcinome urothélial invasif (cancer
de la vessie).

Les patients sont repartis par tirage au sort entre :
– le bras A : chimiothérapie + un seul produit d’immunothérapie (durvalumab) et
– le bras B : chimiothérapie + deux produits d’immunothérapie durvalumab + tremelimumab.

L’étude a pour objectif d’évaluer l’efficacité et la sécurité de cette combinaison afin d’augmenter le taux de guérison de ≥ 45%.
La phase I de l’essai s’est terminée en février 2020, 12 patients avaient été inclus (6 dans chaque bras). Les résultats de tolérance des premiers patients, présentés en poster à l’ESMO 2020, se sont avérés plutôt rassurants.

Les membres du comité de surveillance et de suivi réunis fin mai 2020 ont émis à l’unanimité un avis favorable au passage à la phase II laquelle a commencé en juillet 2020. 16 centres investigateurs nationaux dont l’hôpital Pompidou prennent part à l’étude NEMIO pour donner la chance à une large population de patients d’y participer. Avec une moyenne de 3 à 4 patients par mois, nous sommes à présent à 74 patients randomisés sur les 120 attendus pour cette deuxième partie de l’essai. Le recrutement pour cette phase 2 devrait être terminé en 2022.

Nous vous tiendrons régulièrement informés de l’avancement de cette étude qui risque de changer les pratiques de traitements.

CONCLUSION

La recherche de nouveaux traitements ne pourrait pas avancer sans engagement humain, engagement de nos chercheurs expérimentés, de nos jeunes chercheurs porteurs d’espoir pour les années à venir, sans la participation de nos patients et l’aide de nos mécènes. Chaque participant au processus est indispensable, chaque participant apporte à son niveau une contribution essentielle.

Toute l’équipe de l’ARTIC vous souhaite de belles fêtes de fin d’année et une nouvelle année pleine d’avancements dans le domaine de la recherche en oncologie.


Continuons ensemble en 2022 !
Amicalement,
L’équipe ARTIC

Association Artic

Le saviez-vous ?
Comment développe-t-on de nouveaux médicaments : Les chercheurs commencent par tester plusieurs molécules afin d’évaluer leurs propriétés chimiques et pharmacologiques. Si l’une d’elles s’avère intéressante d’un point de vue thérapeutique, ils peuvent effectuer des études complémentaires. Ensuite, pour que les molécules puissent être testées chez l’homme, on doit d’abord tester leur efficacité et leur tolérance sur des cultures cellulaires (in vitro) et sur des animaux (in vivo). Ce sont les études précliniques. Elles permettent également de déterminer les doses de la molécule testée à administrer chez l’homme lors des études cliniques qui vont suivre. Les études cliniques réalisées ensuite chez l’homme comportent plusieurs phases.
· Phase 1 : avec un groupe restreint de participants volontaires et sains.
· Phase 2 : avec un groupe de participants malades. À cette étape, on détermine les doses pour lesquelles le médicament est efficace et toléré.
· Phase 3 : avec un grand nombre de patients. À cette étape, on évalue à grande échelle l’efficacité et la tolérance du médicament.
· Phase 4 : réalisée après que le médicament ait obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM). Son but est d’assurer un suivi du médicament sur le long terme.

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L’édito de décembre 2020

Cher(e)s Ami(e)s,

Dans nos précédents éditoriaux, nous avons déjà parlé de formidables avancées de la médecine personnalisée. Elle permet de concevoir des traitements sur mesure, adaptés à chaque malade, hautement ciblés et efficaces.

 
Nous savons déjà que les mécanismes à l’origine de l’apparition et de la progression des tumeurs varient d’un patient à l’autre, et que chaque tumeur possède également des caractéristiques propres tant au niveau de ses cellules (son profil moléculaire) que de ses interactions avec les autres cellules et organes du corps.
Aujourd’hui, nous voulons vous présenter l’étude BIONIKK, promue par l’ARTIC et première en son genre. Cette étude, fondée sur le profilage moléculaire des tumeurs, suscite beaucoup d’espoir pour les patients atteints du cancer du rein métastatique.

Étude BIONIKK
L’étude BIONNIK a été initiée en 2017, se poursuit actuellement et ses premiers résultats ont été présentés par l’équipe de l’ARTIC, dirigée par Prof. Oudard, au dernier congrès de l’ESMO (Société européenne d’oncologie médicale) en septembre 2020. C’est une étude académique multicentrique française de phase II, randomisée, non comparative dont l’objectif était de proposer un traitement différent en fonction du profil moléculaire de la tumeur. Les patients avaient tous un cancer du rein métastatique, naïf de traitement.

4 groupes de patients :
Grâce à une nouvelle classification moléculaire des cancers du rein métastatique élaborée sur la plateforme des Cordeliers – INSERM (basée sur des analyses du tissu tumoral congelé, chez des patients traités en 1 ère ligne de façon standard par anti-angiogénique de type sunitinib), nous avons pu distinguer 4 groupes moléculaires avec des pronostics différents :

  • • Groupes 1 et 4 : mauvais pronostic et une mauvaise réponse au sunitinib ;
  • • Groupes 2 et 3 : répondent bien au sunitinib, présentent, pour le groupe 2, des tumeurs aux caractéristiques angiogéniques fortes, et pour le groupe 3, un tissu tumoral proche du tissu rénal normal.

 
Évaluation :
Nous avons évalué en traitement de 1re ligne l’efficacité des différents traitements dans chaque groupe :

  • • Groupes 1 et 4 : comparaison entre nivolumab seul et l’association nivolumab-ipilimumab ;
  • • Groupes 2 et 3 : comparaison entre un inhibiteur de tyrosine kinase (sunitinib) et l’association nivolumab-ipilimumab.

 
Résultats :
Au total, 202 patients ont été traités selon le protocole de l’étude et, après un suivi de 16 mois, les résultats obtenus confirment l’intérêt d’établir un profil moléculaire de la tumeur pour optimiser le choix du traitement et obtenir une meilleure réponse du patient.

Conclusion
Chaque type de cancer porte sa propre signature moléculaire. Le profilage moléculaire des tumeurs permet de déterminer la probabilité de réponse ou de résistance à un traitement et, en conséquence, donne la possibilité d’élaborer des traitements « à la carte », voie très prometteuse dans la recherche de traitements contre le cancer.

Aujourd’hui, on guérit environ 60% des patients atteints de cancer : avançons ensemble pour que ce pourcentage ne cesse de croître.

Toujours ensemble en 2021 !
Amicalement,

Association Artic

Petit rappel : Promoteur
Le promoteur est une personne, une institution, une association (comme l’ARTIC), ou une entreprise privée qui prend l’initiative de conduire des recherches sous forme d’essais cliniques pour les patients.

Il doit s’assurer que toutes les étapes d’une recherche se déroulent conformément aux lois et règlements en vigueur, notamment sur le plan éthique, afin de garantir la protection des patients. Les promoteurs sélectionnent les centres où seront menés les essais cliniques et gèrent tous les aspects administratifs et budgétaires avec un suivi rigoureux des dépenses.

Association Artic

Késako ?
Génome Le génome est l’ensemble du matériel génétique d’un organisme. Chez la majorité des organismes, à l’exception des rétrovirus, le génome correspond à l’ADN présent dans les cellules. On peut comparer l’ADN à un livre dont l’alphabet est constitué de 4 lettres : A, C, G, T, correspondant respectivement à l’adénine, la cytosine, la guanine et la thymine. La manière dont ces lettres sont organisées constitue le code génétique de l’organisme.

Profilage moléculaire Détection des biomarqueurs effectuée à l’aide de diverses technologies pour déceler des biomarqueurs associés à une réponse ou à une résistance à certains traitements.

Biomarqueurs Ce sont des molécules présentes dans le sang ou les tissus indiquant un processus normal ou anormal dans l’organisme, la présence ou l’absence d’une maladie. Nous distinguons : 1. Indicateurs de diagnostic : ces biomarqueurs fournissent des informations facilitant le diagnostic ; 2. Indicateurs de pronostic : ces biomarqueurs aident le médecin à déterminer les résultats probables, comme la survie globale, chez des groupes de patients ; 3. Indicateurs prédictifs : ces biomarqueurs aident le médecin à orienter la décision thérapeutique en fonction des besoins du patient.

Les biomarqueurs du cancer sont associés à la présence du cancer dans l’organisme. Un biomarqueur peut être produit par la tumeur même ou découler de la réponse spécifique de l’organisme à la présence du cancer.

Association Artic

Le saviez-vous ?
Rémission : un patient est dit « en rémission » lorsque, à l’issue des traitements, aucune cellule cancéreuse ne peut être décelée dans son organisme.

Guérison : on parle de guérison lorsque la rémission dure depuis cinq ans, en fonction du type de cancer.

20 ans ARTIC : Comité scientifique

Cher(e)s Ami(e)s,

Fidèlement ou ponctuellement, vous avez encouragé l’élan de l’équipe ARTIC, qui s’est engagée auprès des patients souffrant d’un cancer.

 
Le Pr Stéphane OUDARD vous invite à célébrer cet anniversaire.
Vendredi 15 mai 2020, à partir de 16 H
Conférence – Dîner
A l’Abbaye de Royaumont
95 270 Asnières-sur-Oise (à 45 minutes de Paris)

 
20 ans ARTIC : Comité scientifique – Le vendredi 15 mai 2020 de 16h à 18h30
 
Programme :

HORAIRESINTERVENANTSTHEMES
16h-16h15Dr Audrey SimonaggioAvancée dans le cancer du sein sur ces 20 dernières années
16h15-16h30Dr Constance ThibaultAvancée dans le cancer de la vessie sur ces 20 dernières années
16h30-16h45Dr Jacques MedioniAvancée en phase I multi tumeurs sur ces 20 dernières années
16h45 – 17hPr Stéphane OudardAvancée dans le cancer de la prostate sur ces 20 dernières années
17h-17h15 Pause
17h15-17h30Dr Pierre Combe,
Dr Nicolas Delanoy
Avancée dans les cancers de l’ovaire sur ces 20 dernières années
17h30-17h45Dr Yann VanoAvancée dans le cancer du rein sur ces 20 dernières années
17h45-18hDr Reza ElaidiAvancée en méthodologie des essais cliniques
18h-18h15Mme Magdalena HoryAteliers PRENDRE SOIN : le corps c’est vital
18h15-18h30Pr Stéphane OudardEt quid de l’avenir ? pour les 20 prochaines années !
Apéritif et soirée

 
Vous souhaitez participer ? Télécharger l’invitation pdf

Diet. Doctor Nutritionist hold tomato in her office. Concept of natural food and healthy lifestyle. Fitness and healthy food diet concept. Balanced diet with vegetables.

L’alimentation équilibrée, facteur de prévention et de guérison

Cher(e)s Ami(e)s,

Les chercheurs estiment à 10% à peine la part des cancers liés à une prédisposition génétique, les autres étant provoqués ou favorisés par des facteurs environnementaux (amiante, diesel, radon…) ou de mauvaises habitudes de vie (tabac, nutrition, sédentarité). Selon l’OMS, l’alimentation malsaine reste responsable d’environ 30 % des cancers en Occident, et de 20 % dans les pays en développement.

Il y a quelques mois, nous vous avons rappelé les bienfaits d’une activité physique modérée et régulière, officiellement reconnue en 2011 par la Haute Autorité de santé comme une option thérapeutique non médicamenteuse, à intégrer dans le parcours de soins.
Aujourd’hui, nous voulons souligner l’importance d’une alimentation équilibrée : pour les personnes qui suivent un traitement anticancéreux, pour celles qui sont déjà en convalescence, et aussi pour toutes les autres. En effet, s’alimenter de façon équilibrée est considéré comme une mesure anti-cancer phare contribuant à prévenir l’apparition de cette maladie.
Mais, il ne faut pas l’oublier : nous sommes en France, pays très fier de sa gastronomie et très attaché à ses traditions culinaires. Nous verrons que manger équilibré ne signifie pas renoncer à cet héritage, mais, au contraire, cela encourage à en profiter à bon escient.

Car une alimentation équilibrée et le plaisir de la table ne s’excluent pas mutuellement !

 
Alimentation équilibrée : c’est quoi ?
Manger équilibré, c’est manger de tout en quantité suffisante et raisonnable. Pour pouvoir fonctionner correctement, notre organisme a besoin de différents éléments contenus dans les aliments, tels que :
• Protides : nécessaires pour fabriquer les tissus, et qu’on trouve dans la viande, le poisson, les œufs, les laitages et les fromages, ainsi que dans certains légumes secs ;
• Glucides (ou sucres) : la principale source d’énergie de notre organisme. On distingue les sucres rapides (sucre et produits sucrés – ils sont absorbés rapidement par l’estomac) et les sucres lents (pain, pommes de terre, pâtes, riz…) ;
• Lipides (ou graisses), animales ou végétales (huiles, margarines) ;
• Vitamines et minéraux.
Nous devons également boire suffisamment afin de remplacer l’eau que l’organisme élimine par la respiration, la transpiration, les urines et les selles.
L’équilibre alimentaire se fait sur plusieurs repas.

 
Aliments facteurs de risque et aliments amis
Nous mangeons trop d’aliments à risque, dont la consommation devrait être limitée et occasionnelle, et pas assez d’aliments amis, protecteurs de notre santé et de notre bien-être.
Les aliments à risque :
• boissons alcoolisées, viandes rouges et charcuteries, sel, compléments alimentaires à base de bêtacarotène.
La consommation des boissons alcoolisées augmente le risque de développer le cancer colorectal, le cancer du sein, les cancers de la bouche, du larynx et du pharynx, de l’œsophage et du foie ; celle des viandes rouges et de charcuteries favorise le risque du cancer colorectal et une consommation excessive du sel, outre les risques d’hypertension et de maladies cardiovasculaires, augmente le risque du cancer de l’estomac. Quant aux compléments alimentaires, ils sont à manier avec prudence et après avoir sollicité l’avis de son médecin.
Heureusement, à l’opposé, beaucoup d’aliments amis contribuant à réduire ce risque. Il s’agit de :
• fruits et légumes (leur consommation diminue le risque de développer le cancer de l’estomac, de la bouche, du larynx, de l’œsophage et du poumon (fruits seulement) ;
• aliments contenant des fibres, comme les aliments céréaliers, surtout complets : pain, riz, pâtes, ainsi que les fruits et les légumes (contribuant au bon fonctionnement du système digestif) ;
• produits laitiers (leur consommation diminue également le risque du cancer colorectal).
Ces aliments doivent être consommés quotidiennement et peuvent l’être en plus grande quantité, mais toujours de manière raisonnable, bien évidemment. Il suffit ici de rappeler le fameux : « Manger 5 portions de fruits et/ou légumes par jour ».

 
Alimentation d’une personne souffrant de cancer
L’équilibre alimentaire peut se voir modifié pendant le traitement. Les patients se plaignent fréquemment de la perte d’appétit, de nausées et vomissements, de la fatigue, de modifications au niveau du goût et de l’odorat. Comment se nourrir dans cette situation ? C’est la question que se posent les patients et leurs familles.
Certaines précautions diététiques seront de mise en fonction du type de cancer et du type de traitement subi. Par exemple, lorsque la tumeur touche une partie de l’appareil digestif (bouche, œsophage, estomac, intestin), de même, lorsque la personne est soignée par radiothérapie, la chimiothérapie (ici, à cause des nausées ou des vomissements), l’hormonothérapie ou la corticothérapie. Le médecin fournira au patient toutes les informations et, dans tous les cas, le patient devra aussi surveiller son poids et informer le médecin en cas d’une perte de 10% ou plus de sa masse corporelle. Les patients peuvent aussi consulter une diététicienne pour obtenir des conseils relatifs à l’élaboration des menus adaptés, mais néanmoins très savoureux !
En effet, manger équilibré et adapter son alimentation au type de tumeur et de traitement reçu ne signifie pas renoncer aux plaisirs ni à la richesse de la cuisine française, même si certaines restrictions temporaires peuvent s’appliquer, tout comme pour la plupart des autres maladies.

 
Conclusion : alimentation équilibrée, facteur de prévention et de guérison
Le cancer est une maladie multifactorielle, c’est-à-dire que de multiples causes peuvent être à l’origine du développement de cellules tumorales. Nous ne pouvons pas encore intervenir ni supprimer complètement l’impact des facteurs génétiques ni environnementaux, mais nous restons presque entièrement maîtres de la situation en ce qui concerne notre mode de vie. Oui, s’alimenter fait partie des comportements sur lesquels nous pouvons et devons agir !
Même si l’aliment miracle n’existe pas, une alimentation équilibrée et adéquate, combinée aux bonnes habitudes alimentaires est une excellente mesure de prévention et d’accompagnement des patients sur le chemin de la guérison.
N’oublions pas que la prévention constitue un enjeu aussi important que les progrès des traitements et reste à ce jour la meilleure défense contre le cancer.

 
Alors mangeons équilibré, mangeons avec plaisir, bougeons : mettons toutes les chances de notre côté pour guérir, garder la bonne santé et prévenir la maladie !

Amicalement

Association Artic

Bonnes habitudes alimentaires
Nous allons maximiser les bienfaits d’une alimentation équilibrée, si nous respectons en même temps quelques conseils de prévention : • Manger au moins 3 repas par jour ; • Ne pas manger la même chose tous les jours pour éviter les carences ; • Diminuer la consommation des boissons alcoolisées ; • Pratiquer une activité physique régulière et limiter la sédentarité ; • Maintenir un « poids santé » ; • Privilégier l’allaitement. Attention : un facteur protecteur n’annule pas l’effet d’un facteur de risque (par exemple, l’activité physique ne va pas compenser le risque lié à la consommation des boissons alcoolisées).

Association Artic

Késako ?
PNNS
Le Programme national nutrition santé (PNNS), lancé en 2001, vise à améliorer l’état de santé de la population en agissant sur l’un des facteurs clef : la nutrition. Le site propose plusieurs guides téléchargeables, notamment : « La santé vient en mangeant » et « La santé vient en bougeant ». www.mangerbouger.fr

Association Artic

Le saviez-vous ?
Pas de pamplemousse, si vous prenez certains médicaments
La consommation de la pamplemousse, agrume riche en vitamine C et en potassium, est fortement déconseillée lorsque vous prenez certains médicaments. Le jus de pamplemousse peut affecter leur action et intensifier certains effets secondaires. Parmi ces médicaments, des statines pour abaisser le taux de cholestérol (Simvastatine et Atorvastatine), une classe de médicaments traitant l’hypertension artérielle (Nifédipine), des médicaments contre le rejet d’organe après une transplantation (Sandimmune, Neoral), certains médicaments anti-anxiété (Buspirone) ou encore certains corticostéroïdes (Budesonide). Ces médicaments sont métabolisés dans le corps à l’aide d’une enzyme (la CYP3A4) dont l’action est bloquée par le jus de pamplemousse. Le principe actif se retrouve alors dans le sang et en plus grande quantité. Par contre, il n’y a pas d’interactions décrites avec les autres agrumes (oranges, citrons) ou la pomme. Même si, en pratique, il faut toujours consulter les notices des médicaments.

Immuno

L’immunothérapie

Cher(e)s Ami(e)s,

L’arsenal de moyens thérapeutiques contre le cancer s’enrichit continuellement. Cet éditorial portera sur l’immunothérapie, traitement révolutionnant ces dernières années le paysage de soins et constituant actuellement l’une des voies les plus prometteuses de recherche sur le cancer.

L’immunothérapie ou lorsque notre propre système immunitaire devient notre plus précieux allié dans la lutte contre le cancer !

Nous connaissons tous les trois traitements classiques du cancer visant directement les cellules tumorales : chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie.

À la différence de ces traitements conventionnels, l’immunothérapie ne cible pas la tumeur, mais doit permettre au système immunitaire de s’attaquer lui-même aux cellules cancéreuses.

L’idée d’utiliser le système immunitaire du patient comme traitement contre son propre cancer n’est pas neuve en soi, mais c’est au cours des dix dernières années, grâce aux avancées spectaculaires de la biologie cellulaire, biologie moléculaire et de la génétique, que l’immunothérapie a commencé à être considérée comme le quatrième pilier du traitement anticancéreux. À utiliser seule ou, de plus en plus souvent, en association avec d’autres traitements.

Comment fonctionne notre système immunitaire ?

Telle une « armée » protégeant son territoire contre « l’ennemi », notre système immunitaire (composé d’un ensemble de cellules, de tissus et d’organes) permet d’identifier, de maîtriser et détruire « les agresseurs », c’est-à-dire des agents pathogènes et infectieux.

L’immunité innée (non spécifique) constitue le premier rempart de l’organisme en cas d’infection ou de maladie : notre système immunitaire veille de manière naturelle pour repérer les cellules anormales, cancéreuses ou infectées et pouvoir agir sur le champ.

Mais, ce n’est pas tout : notre système immunitaire peut apprendre !

En effet, la seconde ligne de défense est l’immunité acquise (spécifique). Elle nécessite une « éducation » des lymphocytes B et T (globules blancs) pour qu’ils apprennent à reconnaître et à éliminer « l’ennemi ». Le profil de cet ennemi sera mémorisé et notre organisme pourra réagir très rapidement à la prochaine rencontre (c’est le principe de fonctionnement des vaccins).

Pourquoi notre système immunitaire ne détruit-il pas automatiquement les cellules cancéreuses ?

Il y a plusieurs raisons à cela : la réponse du système immunitaire peut être insuffisante, les cellules cancéreuses peuvent ressembler trop aux cellules saines ; et enfin, les cellules cancéreuses peuvent « contre-attaquer » en libérant des substances qui neutralisent le système immunitaire du patient.

L’immunothérapie cherche à trouver des parades  à ces obstacles, permettant de renforcer, créer ou rétablir une réponse immunitaire adaptée de l’organisme.

Les immunothérapies, comment ça marche ?

Dans un premier temps, les chercheurs ont élaboré des traitements visant à renforcer, « booster », l’immunité innée, naturelle de l’organisme. Par exemple, en utilisant des cytokines (interférons : prescrits dans le traitement de leucémies, lymphomes, certaines formes de cancer de la moelle osseuse, du rein ou de mélanome ; et interleukines : administrées dans le traitement de certains cancers du rein et certains mélanomes).

Actuellement, plutôt que de déclencher une activation généralisée du système immunitaire qui n’est pas sans risque, si elle dure trop longtemps ou si elle est trop intense, on développe des immunothérapies spécifiques. Les chercheurs se concentrent sur trois principales pistes de recherche : vaccin, lymphocytes T Car et inhibiteurs de points de contrôle.

Défis de l’immunothérapie et organisation des soins

L’immunothérapie, tout en ouvrant de nouvelles perspectives de guérison, notamment pour les patients atteints d’un cancer à un stade avancé, pose néanmoins quelques défis tant du point de vue scientifique, politique qu’organisationnel. En ce qui concerne la recherche, si les effets secondaires des immunothérapies sont rares, leur origine n’est pas encore très bien connue. On ne sait pas non plus pourquoi certains patients résistent à ce type de traitements.

D’autre part, l’arrivée massive des immunothérapies demande un réel bouleversement des pratiques et de l’organisation de soins afin de pouvoir garantir un accès équitable de tous les patients aux traitements adaptés à leurs cas, gérer efficacement le flux de patients en évitant les goulots d’étranglement, inconfortables pour tous, et repenser le suivi des patients en ville.

Vaste programme qui passera nécessairement par la sensibilisation de tous les acteurs (politiques et institutionnels) impliqués dans l’organisation et le financement des soins ainsi que dans la prise en charge de patients atteints de cancer.

Tout cela afin que les immunothérapies passent le plus rapidement possible du statut d’innovation à celui de progrès médical s’inscrivant solidement dans le paysage de soins anticancer !

Et pour que le mot « avenir » retrouve tout son sens pour tous les patients, quel que soit le stade d’avancement de leur cancer.

Amicalement

L’Équipe ARTIC

Un peu d’histoire ?
Le pionnier de l’immunothérapie Utiliser le système immunitaire du patient pour combattre sa maladie est en réalité une « vieille » approche thérapeutique. À la fin du XIXème siècle, un jeune chirurgien new-yorkais, William Coley, a étudié le dossier d’un homme dont le sarcome avait disparu après contraction d’une maladie infectieuse due aux streptocoques : l’érysipèle. Cette guérison inespérée a incité Dr Coley à rechercher des cas similaires pour élaborer ensuite un remède à base des bactéries mortes d’érysipèle : la « toxine de Coley ». Il l’injecta en premier à un jeune homme atteint d’une tumeur abdominale massive. En l’espace de quatre mois, la taille de la tumeur diminua de 80 % et, trois mois plus tard, le patient fut totalement guéri du cancer. Il décéda 26 ans plus tard… d’un infarctus.

Késako ?
Médecine de précision Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, un même diagnostic impliquait la prescription d’un même médicament à tous les patients. Mais les individus sont très différents les uns des autres sur le plan biologique, ce qui entraîne l’existence de nombreux sous-types d’une même maladie. On sait aujourd’hui qu’il n’existe pas un cancer par organe, mais une multitude de sous-types de tumeurs. La médecine de précision (ou médecine personnalisée) consiste à choisir le traitement le mieux adapté en fonction du profil biologique du patient et en fonction des caractéristiques moléculaires de sa maladie. Des tests diagnostiques permettent de dresser le « portrait » moléculaire de la tumeur. Ainsi, en fonction des anomalies moléculaires de sa tumeur, on proposera au patient une thérapie qui cible cette anomalie pour bloquer la croissance de la tumeur et la détruire. En cancérologie, on distingue actuellement deux grands types de traitements personnalisés : les thérapies ciblées et l’immunothérapie spécifique.

Le Saviez-vous ?
Quand un lymphocyte « tueur » fait « un baiser de la mort » à une cellule tumorale… Les lymphocytes T cytotoxiques (T killer) sont de vrais tueurs, de vrais « serial killers » de cellules cancéreuses ! Lorsqu’un tel lymphocyte rencontre une cellule cancéreuse ou une autre cellule indésirable, il libère à son contact une substance chimique destructrice. L’intrus est ainsi mis hors-jeu.

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Les Thérapies complémentaires

Cher(e)s Ami(e)s,
À travers nos éditoriaux et nos brèves, nous vous informons régulièrement des dernières avancées dans le domaine des traitements oncologiques conventionnels (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie). Aujourd’hui, nous voudrions revenir sur la question des thérapies complémentaires, alliés précieux du mieux-être physique et psychologique du patient, à condition d’être utilisées à bon escient et de faire partie d’un parcours de soins global, personnalisé, et parfaitement balisé par l’équipe soignante. Et, à la veille des fêtes de fin d’année, nous voudrions également rappeler l’importance d’une activité complémentaire à la portée de tous : activité physique adaptée, modérée et régulière, officiellement reconnue en 2011 par la Haute Autorité de santé comme une option thérapeutique non médicamenteuse à intégrer dans le parcours de soins.

Alors, bougeons tous, bougeons contre le cancer !

Thérapies complémentaires

La médecine conventionnelle englobe l’ensemble des traitements basés sur des connaissances  scientifiques validées et vérifiables tandis que les thérapies complémentaires réunissent des approches, des pratiques et des produits qui ne sont pas habituellement considérés comme tels. Certaines pratiques sont axées plus sur le corps, comme l’acupuncture, l’ostéopathie, la massothérapie, le yoga, ainsi que toute forme d’activité physique ; d’autres s’adressent tout d’abord à l’esprit, comme l’hypnose, la relaxation ou l’art-thérapie.

Même si les thérapies classiques ne cessent d’améliorer leurs résultats, différentes études évaluent à plus de 30 % le nombre de patients en cancérologie qui font appel aux thérapies complémentaires et les bienfaits de certaines parmi elles sont aujourd’hui reconnus par la communauté médicale.

Les traitements complémentaires choisis en fonction de l’état et de la situation de chaque  patient peuvent favoriser l’efficacité du traitement et améliorer la qualité de vie du patient en permettant, notamment, de préparer les malades à une chimiothérapie, soulager les effets indésirables d’un traitement conventionnel (comme les nausées ou la fatigue) et d’atténuer les problèmes psychologiques accompagnant la maladie (par ex. la dépression).

Condition : climat de confiance et communication patient / personnel soignant

Néanmoins, le recours à ces techniques nécessite un certain nombre de précautions afin d’éviter les déceptions, voire les dangers comme, par exemple, les interactions entre les traitements conventionnels et certaines substances actives contenues dans différents produits complémentaires. Notamment, lorsque des patients ont recours à ces techniques sans en parler à leur médecin, car ils n’osent pas ou ne veulent pas, au risque d’entraver voire de rendre inefficace la thérapie conventionnelle.

Ainsi, l’inclusion de ces thérapies dans l’offre globale de soins ne peut-elle se faire sans un travail de fond sur la relation patient / personnel soignant, ni sans l’amélioration de la communication entre les deux parties.

Le succès d’une approche intégrative (médecine intégrative désigne le recours simultané à la médecine conventionnelle et aux thérapies complémentaires afin de guérir le patient le plus rapidement) dépendra en grande partie de la qualité de la communication et du climat de confiance que nous aurons su instaurer afin qu’aucune méthode complémentaire ne soit jamais utilisée à l’insu de l’équipe soignante et ne se transforme jamais en thérapie alternative, mais s’inscrive harmonieusement, en tant que thérapie d’accompagnement, dès l’annonce de la maladie jusqu’à la guérison, dans un parcours de soins coordonnées et surveillé par l’équipe médicale.

Conclusion

En plaçant le patient au centre de notre action, la médecine devient non seulement de plus en plus personnalisée, mais également, de plus en plus intégrative grâce à l’ouverture sur les thérapies issues de la médecine complémentaire pour lesquelles il existe des données scientifiques de qualité quant à leur sécurité et leur efficacité.

En effet, tout ce qui peut sans danger accélérer la guérison ou améliorer le bien-être du patient est bon à prendre !

L’évolution ira donc certainement vers une inclusion de plus en plus fréquente de ces pratiques à la prise en charge hospitalière, ce qui aura l’avantage de les rendre plus accessibles (certaines techniques restent très chères en dehors de l’hôpital).

Mettons donc tous les atouts de notre côté, tirons le meilleur des soins conventionnels et des thérapies complémentaires adaptées et sans risque : toutes les alliances de moyens et de techniques sont bonnes, si elles contribuent à l’amélioration de l’état de nos patients !

Amicalement

Équipe ARTIC

Association Artic

Le Saviez-vous ?

Les bienfaits de l’activité physique
Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), la sédentarité (manque d’activité physique) est considérée comme la cause principale de 21 à 25% des cancers du sein ou du colon et augmente de façon considérable le risque de tous les autres cancers ainsi que d’autres maladies, notamment, le diabète, les maladies coronariennes, ainsi que le risque d’hypertension ou d’AVC. À l’inverse, les personnes actives physiquement se portent mieux pendant le traitement et récupèrent mieux et plus vite après. L’activité physique ne se réduit pas à la seule pratique sportive. En effet, l’OMS la définit comme : tout mouvement du corps produit par la contraction des muscles augmentant la dépense énergétique par rapport à la dépense au repos. L’activité physique inclut donc aussi tous les mouvements effectués dans la vie quotidienne et chacun, en fonction de son état et des recommandations de son médecin, a le choix entre des activités légères (marche lente, pétanque, se doucher, faire son lit, cuisiner…), modérées (marche dynamique, danse de salon…) et soutenues (courses à pied, arts martiaux). L’activité physique stimule le système immunitaire, permet d’éviter le surpoids et l’obésité (facteurs de risque de certains cancers), module la production de certaines hormones et molécules ayant un rôle dans la croissance tumorale (par ex. insuline, leptine, IGF-1, adiponectine), empêche la réduction de la masse musculaire, améliore le transit intestinal (réduisant ainsi l’exposition de la muqueuse digestive aux agents cancérigènes contenus dans notre alimentation), réduit la fatigue et les épisodes dépressifs, améliore le sommeil et l’image du corps. Remplaçons ces quelques heures passées devant la télé, ou devant un ordinateur, par une promenade ou une autre activité adaptée. Et faisons ainsi battre nos cœurs un peu plus rapidement et respirons un peu plus profondément : c’est excellent pour la santé !

Association Artic

La recherche avance !
Projet Kdog : le chien, le meilleur ennemi du cancer ?

Depuis 2015, une nouvelle méthode pour dépister le cancer, s’appuyant sur l’odorat des chiens, est testée à Paris. L’odorat du chien est 1000 fois plus puissant que celui de l’homme. Le chien possède aussi un pouvoir de distinction des différentes substances au sein d’une même odeur. Ainsi, nos amis arrivent-ils à identifier, dans les urines, la respiration ou dans des compresses en contact avec une tumeur maligne, de très faibles concentrations de composés organiques volatils (COV) produits par ces tumeurs. Des chiens « renifleurs » sont déjà utilisés aux États-Unis pour détecter les cancers de la prostate, mais l’efficacité scientifique de cette pratique n’a pas encore été prouvée. Le projet Kdog vise à combler cette lacune. Début 2017, l’Institut Curie annonçait une efficacité à 100 % pour la détection du cancer du sein. Deux malinois, Thor et Nykios, dressés précédemment à détecter la présence de stupéfiants, apprenaient à repérer les composés odorants permettant de détecter un cancer sur une lingette imprégnée de la transpiration ou de tissus prélevés sur une patiente. On prévoit une étude clinique afin de confirmer les résultats et pouvoir, à long terme, étendre la méthode à d’autres types de cancer.

Association Artic

Késako ?

AFSOS (Association francophone pour les soins oncologiques de support) est une société savante créée en 2008 pour promouvoir tous les soins et soutiens nécessaires aux patients tout au long de leur maladie, conjointement aux traitements onco-hémato spécifiques. La société assure un lien unique entre le milieu de la cancérologie et les différents soins oncologiques de soutien au plan national et à l’échelle des pays francophones. L’AFSOS répond aux besoins des patients et de leurs proches (informations sur l’offre des soins de support) ainsi qu’à ceux des professionnels de santé (formation des équipes dans les soins oncologiques de support qui préserveront la globalité des soins et la qualité de vie pendant toutes les phases de la maladie).

Young scientists conducting research investigations in a medical laboratory, a researcher in the foreground is using a microscope

Nouveau cadre réglementaire de la recherche clinique

Cher(e)s Ami(e)s,

Dans nos éditoriaux, nous vous présentons le plus souvent des aspects scientifiques et médicaux de la recherche oncologique. Néanmoins, l’avancement rapide de la recherche clinique dépend aussi, en grande mesure, du cadre réglementaire et organisationnel sur lequel cette activité doit nécessairement s’appuyer. Il faut que ce cadre soit adéquat et ses dispositions favorables à tous les intervenants du processus de recherche : investigateurs et personnel de recherche, associations, établissements de santé… Et bien évidemment, qu’il contribue à ce que les fruits de la recherche puissent être mis à la disposition de nos patients dans les plus brefs délais !

Nous voudrions attirer votre attention sur deux textes : le contrat (convention) unique et la loi Jardé dont les derniers décrets d’application sont entrés en vigueur respectivement en novembre 2016 et mai 2017 et qui risquent fort de modifier le paysage de la recherche clinique française dans les années à venir. Et la plupart de nos brèves qui suivent sont consacrées aux plus importantes avancées thérapeutiques présentées lors du dernier congrès ASCO (Congrès américain d’Oncologie clinique) qui s’est tenu début juin à Chicago et a réuni, comme tous les ans, plus de 30.000 spécialistes venus du monde entier.

Car la recherche avance toujours !

Nouveau cadre réglementaire de la recherche clinique

Nous voulons tous que nos  patients puissent avoir très rapidement accès aux plus innovants moyens thérapeutiques. Il est donc primordial que la France devienne de plus en plus compétitive sur le plan international en matière de recherche clinique afin que le nombre d’études et le nombre de patients inclus en France ne cessent de croître. Le contrat unique a été pensé pour permettre d’atteindre cet objectif.

Contrat (convention) unique*

Il s’agit d’une convention signée entre un établissement de santé et une entreprise en vue de réalisation d’une recherche à promotion industrielle (médicaments, dispositifs médicaux, diagnostic). Elle vise à réduire le délai de mise en place des recherches, simplifier les questions administratives et rendre plus transparente la relation entre les établissements de santé et l’industrie.

Simplification des démarches  : le contrat est qualifié d’unique, car une seule et même convention lie, dans le cadre d’une recherche donnée, un promoteur industriel, un établissement de santé (établissement coordonnateur) et, un investigateur. Ensuite, il est dupliqué à l’identique pour chaque établissement de santé participant à cette recherche (établissement associé). Avant, les négociations devaient se faire séparément avec chacun des intervenants, ce qui prenait, bien évidemment, plus de temps et nécessitait plus de démarches.

Réduction des délais : le contrat fait passer le délai à 45 jours pour les négociations avec l’établissement de santé et l’investigateur (contre 4 mois maximum avant) et, ensuite, à 15 jours pour celles avec les centres associés.

Financement : la rémunération de l’investigateur est désormais comprise dans le contrat et donc versée directement à l’établissement de santé et non pas à l’investigateur ou son association d’investigation.

Les  modifications introduites par le contrat unique et relatives au financement de la recherche clinique suscitent néanmoins quelques inquiétudes. Elles concernent l’utilisation réelle des sommes versées par les laboratoires ainsi que des fonds publics pour l’innovation que les hôpitaux fonctionnant uniquement sous contrat unique recevront maintenant directement. En effet, on peut craindre que ces fonds ou leur majeure partie ne soient utilisés par les hôpitaux concernés à couvrir leurs déficits au lieu d’être reversés aux associations de recherche. Ce qui pourrait entraîner la disparition de certaines associations faute de moyens pour assurer leur pérennité, la rémunération des investigateurs et des soignants engagés dans une étude ou le recrutement de techniciens de recherche nécessaires.

* signé en 2013 et mis en place en 2014.

Loi Jardé*

Cette loi a, entre autres, modifié la terminologie des recherches. Nous présentons ci-dessous les principaux changements ainsi que les nouvelles dénominations car vous pouvez désormais les rencontrer dans différents documents consultés

  • Terminologie : on ne parle plus de « recherches biomédicales », mais des « recherches impliquant la personne humaine » ou RIPH. Ce sont des recherches pratiquées sur l’être humain en vue du développement des connaissances biologiques et médicales.

Elles ont été divisées en trois catégories :

  • Recherches interventionnelles,
  • Recherches interventionnelles à risques et contraintes minimes,
  • Recherches non interventionnelles.
  • Comités de protection des personnes (CPP) : leurs membres ne sont plus sélectionnés mais tirés au sort.
  • Modalités du consentement :
  • Le promoteur peut dorénavant utiliser les données obtenues avant le retrait du consentement du participant à la recherche  ;
  • Sous certaines conditions, l’autorisation d’un seul parent est désormais suffisante pour les recherches à risques minimes menées sur des mineurs ;
  • Le texte prévoit une dérogation au consentement de la famille en cas d’urgence vitale immédiate.
  • Surveillance et vigilance renforcées :
  • La déclaration des effets indésirables graves doit désormais être effectuée dès que l’investigateur en a connaissance (24h auparavant)
  • Désormais, tout effet indésirable grave est considéré comme un fait nouveau pour les essais portant sur la 1ère administration  ;
  • Renforcement des mesures urgentes de sécurité prises par le Promoteur (suspension immédiate de l’essai, information sans délai de l’AC, CPP, etc.).

* J.O. du 5 mars 2012 ; décrets d’application du 16 novembre 2016 et du 10 mai 2017.

Conclusion

Les lois et les règlementations sont indispensables en recherche clinique. Elles protègent les participants en définissant précisément les modalités de consentement et de son retrait, les règles de la pharmacovigilance, les questions relatives aux assurances, aux indemnisations, et aux financements ainsi que les fonctions remplies par tous les acteurs intervenant à toutes les étapes du processus de recherche.

Nous accueillons très favorablement tout ce qui fait avancer la recherche, tout ce qui facilite la mise en place et l’organisation des études cliniques. Bref, toutes les modifications qui, en dernier lieu, serviront le mieux les intérêts de nos patients et augmenteront leurs chances de guérison.

Néanmoins , toute modification réglementaire importante une fois mise en pratique, tout en apportant un certain nombre d’avantages, peut également entraîner certains effets négatifs. C’est pour cette raison que nous restons vigilants et prêts à échanger avec les législateurs et les pouvoirs publics afin que le nouveau cadre réglementaire ne se transforme jamais en un frein , mais au contraire, qu’il constitue un formidable accélérateur de la recherche médicale.

Mais un accélérateur « à visage humain », car c’est toujours le patient qui reste au cœur de toutes nos démarches !

Amicalement

Équipe ARTIC

Association Artic

La recherche avance !

ASCO 2017 Lors de l’ASCO 2017, les plus grands spécialistes mondiaux dans le domaine de cancer ont pu échanger à propos de nouvelles thérapies prometteuses et des recherches menées sur tous les continents. Signalons les plus importantes avancées, parmi lesquelles :

Cancer de la prostate avec métastases : une nouvelle thérapie révolutionnaire , basée sur une nouvelle molécule (abiratérone), pourrait freiner sa progression et faire chuter le risque de mortalité de près de 40%. Rappelons qu’en France, tous les ans, plus de 70.000 hommes sont touchés par cette pathologie.

Cancer du côlon : une étude démontrant la possibilité de réduire de moitié la durée de la chimiothérapie et ainsi sa toxicité et ses effets secondaires ; tout ceci sans aucune perte au niveau de son efficacité !

Cancer du poumon : actuellement, la première cause de décès par cancer en France – des avancées notables au niveau des thérapies ciblées et des immunothérapies ; et en ce qui concerne le cancer lié à l’amiante (mésothéliome) : en absence de solutions thérapeutiques, l’immunothérapie offre un nouvel espoir permettant de contrôler plus longtemps la maladie.

Des avancées dans le traitement de plusieurs cancers rares dont le myélome multiple. Une nouvelle technique d’immunothérapie personnalisée qui nous vient de Chine permet d’envisager la guérison des patients atteints de ce cancer jusqu’à maintenant incurable. Il s’agit de collecter les lymphocytes du patient, les reprogrammer génétiquement pour qu’ils puissent, tels des missiles, cibler et détruire ses cellules cancéreuses, une fois réinjectés dans son corps. 5000 nouveaux cas de ce cancer sont diagnostiqués en France chaque année.

Cancer du sein : il n’est plus indiqué de décourager la grossesse chez les femmes dont la tumeur était hormonodépendante. La grossesse aurait également un effet protecteur en cas de cancer du sein non hormonodépendant.

C’est une excellente nouvelle pour les futures mamans !

Association Artic

Le Saviez-vous ?

Vive les noix ! Une étude présentée lors de l’ASCO 2017 montre que la consommation des fruits à coques (comme les amandes, les noix ou les noisettes) réduirait presque de moitié la mortalité et le risque de récidive du cancer de côlon. La consommation de ces fruits était déjà liée à une moindre incidence d’obésité, de diabète de type 2 et de résistance à l’insuline. Mais les amateurs du beurre de cacahuètes, attention : les cacahuètes sont des légumineuses et non pas des noix, elles n’ont donc aucune incidence ici.

Le corps, jamais sans l’esprit !
Trois études présentées lors de l’ASCO 2017 soulignent l’importance de la prise en charge psychologique et de l’accompagnement du patient tout au long de son parcours de soins : à commencer par le choc du diagnostic, le traitement et lors d’éventuelles rechutes ainsi que l’aide aux patients dont le pronostic vital est engagé.

Association Artic

Késako ?

Vaccin thérapeutique (curatif)
Lorsque nous entendons le mot « vaccin », nous pensons le plus souvent à un vaccin classique, c’est-à-dire, un vaccin préventif contre la grippe, la polio, la coqueluche, etc., administré avant l’apparition d’une maladie et qui doit, précisément, empêcher son apparition. Mais il existe également un autre type de vaccins : les vaccins thérapeutiques. Leur rôle est de stimuler le système immunitaire du patient pour l’aider à combattre une maladie déjà déclarée. On en parle de plus en plus dans le contexte de cancer et plusieurs équipes de chercheurs, dont l’ARTIC, travaillent actuellement sur des traitements vaccinaux lesquels, en dopant le système immunitaire du patient, permettraient d’éliminer des tumeurs voire n’importe quel type de tumeur.

Association Artic

Nouvelles technologies au service des patients

Écouter le patient, c’est essentiel ! À première vue, on pourrait penser que les différentes applications de télésuivi qui apparaissent de plus en plus souvent sur le marché sont juste des gadgets dans le vent. Loin s’en faut ! Plusieurs études présentées lors de l’ASCO 2017 montrent clairement que ces applications correspondent à un très fort besoin exprimé par les patients – celui d’être écoutés et d’avoir un rôle encore plus actif dans leur propre prise en charge. En effet, grâce à ces dispositifs, le médecin peut déceler plus rapidement une possible complication ou une récidive et agir en conséquence. Par exemple, une application d’autosurveillance, Moovcare TM, utilisée par des patients atteints de cancer de poumon à un stade avancé pour signaler les effets secondaires des traitements et divers paramètres indiquant l’évolution de la maladie, permet une meilleure qualité de vie, et surtout améliore la survie des patients.

Association Artic

Dictionnaire

Élastographie passive… ou être à l’écoute des ondes sismiques Quel est le lien entre les ondes sismiques et le diagnostic du cancer ? L’élastographie est une technique d’imagerie profonde permettant, en quelque sorte, de palper les organes sans les toucher.

L’élastographie, dite active, est déjà couramment utilisée pour dépister, notamment, les cancers du sein. Cette technique consiste à générer artificiellement des ondes grâce à un élément vibratile placé à proximité de l’organe examiné. Ces ondes nous renseignent sur ce qui se passe à l’intérieur de notre corps.

Afin de pouvoir étudier les organes situés dans les zones profondes du corps (comme la prostate ou le foie), les organes protégés ou inaccessibles (comme le cerveau) ou trop fragiles (comme les yeux), les chercheurs ont imaginé l’élastographie passive, actuellement en cours de validation clinique en France. Ici, nous tendons l’oreille non plus aux ondes générées artificiellement, mais à celles produites naturellement par notre corps grâce à l’activité musculaire. En effet, notre corps, tout comme la surface de la Terre, est continuellement parcouru par des ondes mécaniques c’est-à-dire par des séismes de très faible intensité. Cette technique permet au médecin de construire une carte d’élasticité des tissus du patient qui lui servira d’outil de diagnostic.

Pharmacovigilance
est l’activité qui consiste à surveiller, repérer, classer, évaluer, prévenir et gérer les différents effets secondaires (et, notamment, les effets indésirables) d’un traitement afin de garantir la sécurité de son emploi, son efficacité, sa qualité et son bon usage. En France, le système de pharmacovigilance comprend :

– au niveau national, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé),

– et, au niveau régional, les CRPV (Centres régionaux de pharmacovigilance).

– ainsi que tous les autres acteurs concernés : professionnels de santé, patients, associations de patients et entreprises du médicament.

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Résumé de l’ESMO

Cher(e)s Ami(e)s,

La recherche de nouveaux traitements contre le cancer ne ralentit pas !

Après l’ASCO 2016 aux États-Unis dont nous avons parlé dans notre précédent éditorial, c’est en Europe, à Copenhague, que s’est tenu du 7 au 11 octobre 2016 un autre évènement majeur : l’ESMO 2016 – Congrès de la Société européenne d’oncologie médicale. C’était l’événement de tous les records, tant du point de vue du nombre de participants (plus de 20.000 personnes venant de plus de 130 pays) que de la qualité des présentations scientifiques (730) dont un grand nombre ont le potentiel de modifier rapidement la pratique clinique. L’ARTIC y a été représenté par Prof. Oudard, également membre du comité scientifique de l’ESMO, accompagné par Dr. Jacques Médioni et Reza Eladi, Directeur d’opérations cliniques. Ils y ont fait part des résultats de plusieurs études menées sous la responsabilité de l’ARTIC.

Chercheurs d’Europe et d’ailleurs, même combat !

La recherche européenne sur le cancer n’est donc pas en reste : le congrès ESMO, désormais annuel, permet à l’oncologie européenne de s’exprimer d’une voix forte et unifiée et constitue un formidable forum d’échanges entre les spécialistes (d’Europe et d’ailleurs) ainsi qu’une excellente plateforme de présentation de résultats d’études.

L’immunothérapie, les biomarqueurs et les thérapies ciblées ont continué à occuper le devant de la scène à l’ESMO 2016 et le congrès a apporté beaucoup de bonnes nouvelles, notamment pour les patients confrontés au cancer des poumons, de la vessie, du rein, de la prostate, des ovaires, du sein, aux sarcomes, de même qu’à certaines autres maladies moins fréquentes.

Le Patient toujours au cœur de toutes les démarches 

Mais l’ESMO 2016 ce n’était pas uniquement la recherche et l’innovation. En effet, la devise de cette édition du congrès : « Des traitements aux soins des patients » souligne bien l’importance de l’engagement auprès des patients et des efforts concertés visant à faciliter et accélérer l’accès aux traitements, quelles que soient la nationalité et la situation financière de la personne souffrant de cancer.

Une place toujours plus importante, chaque année, est laissée aux sessions de groupes de défense des patients « Patient Advocacy », pendant lesquelles ces derniers débâtent et font des propositions sur des sujets tels que les droits des patients, leur participation à l’élaboration des protocoles et l’éducation du patient en matière de recherche médicale.

Ainsi, tout au long de l’événement, en parallèle aux présentations scientifiques, des participants venus d’horizons divers ont pu échanger et partager leurs expériences de terrain, car faire progresser la recherche ne suffit plus, si l’application des résultats se voit freinée voire bloquée par des questions financières, réglementaires ou par la situation particulière du malade.

Les études cliniques de l’ARTIC présentées à l’ESMO 2016

Les trois études présentées à l’ESMO 2016, dans lesquelles est engagée l’ARTIC, sont les essais Cats, Firstana et Eiffel.

L’étude CATS vise à vérifier si l’efficacité des médicaments prescrits aux patients souffrant d’un cancer de la prostate métastasique résistant à la castration dépend de l’ordre dans lequel ils sont administrés (l’efficacité de la séquence : cabazitaxel, abiraterone et doceTaxel). La séquence de deux chimiothérapies suivie de l’hormonothérapie (abiraterone) semble la plus prometteuse.

L’étude FRISTANA : son objectif est d’évaluer l’intérêt d’utiliser le cabiztaxel en comparaison avec le docetaxel dans le cancer métastatique de la prostate chez des patients n’ayant jamais reçu de chimiothérapie. Elle a permis d’affiner l’utilisation et d’approfondir les connaissances relatives à ce traitement.

L’étude EIFFEL s’appuie sur une méthodologie innovante et porte sur le cancer du rein chez des patients présentant des métastases osseuses. Le médicament radiopharmaceutique étudié, alpharadin, émet des rayons alpha susceptibles de tuer les cellules cancéreuses dans les os. L’objectif est de vérifier si ce médicament, déjà indiqué dans les métastases du cancer de la prostate, est tout aussi efficace et bien toléré dans les métastases du cancer du rein.

Voir le terme « radiopharmaceutique » expliqué plus loin dans notre Dictionnaire

Conclusion

Dans un monde de plus en plus globalisé, à travers une approche multidisciplinaire des traitements et une orientation résolument multiculturelle, les congrès de l’ESMO visent à combler le fossé entre les chercheurs, les cliniciens et les patients, en unissant toutes les parties dans la recherche des traitements les plus efficaces disponibles actuellement.

Comme l’a très joliment formulé l’un des éminents participants à l’ESMO 2016, en soulignant l’importance de la collaboration dans le domaine de la recherche : « La plupart de nos pères et de nos grands-pères ont dû faire la guerre et tuer. Et, maintenant, nous voilà tous assis autour d’une même table, unissant nos efforts pour sauver des vies humaines ».

Quel formidable message d’espoir et d’encouragement pour la suite !

Amicalement

Équipe ARTIC

Association Artic

Le Saviez-vous ?
L’actuelle ESMO (Société européenne d’oncologie médicale) a été créée en 1975 à Nice, sous le nom de « Société de Médecine interne cancérologique » par deux grands cancérologues français, Prof. Georges Mathé et Prof. Maurice Schneider. Elle a pris le nom d’ESMO en 1980 et réunit actuellement des spécialistes venant de plus de 130 pays. Son siège se trouver en Suisse. Les principales missions de l’ESMO : faire avancer et promouvoir la recherche, améliorer la prévention, la qualité du diagnostic et du traitement des patients atteints de cancer.

Association Artic

Késako ?
Consentement libre et éclairé
C’est un document qui doit être signé par le patient pour tout acte de soin ou de recherche (comme, par exemple, avant une intervention chirurgicale ou participation à une étude clinique). « Libre » veut dire ici l’absence d’une quelconque contrainte ou menace et « éclairé » signifie que le patient a été au préalable correctement informé quant aux risques de l’acte thérapeutique en question. Ce document est l’un des fondements de la relation médecin-patient. Le consentement est régi par le Code de la santé publique. L’article R.4127-36 précise notamment que : « Le consentement de la personne examinée doit être recherché dans tous les cas. Lorsque le malade, en état d’exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le traitement proposés, le médecin doit respecter ce refus après avoir informé le malade de ses conséquences. Si le malade est hors d’état d’exprimer sa volonté, le médecin ne peut intervenir sans que la personne de confiance, à défaut, la famille ou un de ses proches ait été prévenu et informé, sauf urgence ou impossibilité. »

Association Artic

La recherche avance !
Cancer de la prostate et les nouvelles radiothérapies
Une étude réalisée à l’Université de Texas montre l’efficacité record (99% à cinq ans) de la nouvelle radiothérapie SBRT (stéréotaxique) dans le traitement des tumeurs de la prostate. Ce type de radiothérapie permet non seulement d’obtenir des résultats impressionnants, mais nécessite aussi moins de séances qu’une radiothérapie conventionnelle et provoque moins d’effets secondaires (moins de dysfonctionnements ou de lésions).

Association Artic

Nouvelles technologies au service des patients
Les big data
Depuis quelque temps, on entend beaucoup parler des big data (ou mégadonnées). Ce sont des ensembles de données extrêmement volumineux. Ils sont d’ores et déjà utilisés dans différents domaines de la médecine dont l’oncologie. En effet, la quantité d’informations relatives à une maladie, collectées à l’échelle globale, est énorme et ne cesse de croître. Ces informations constituent donc une ressource précieuse pour les médecins et les patients à condition de disposer d’outils permettant de les exploiter. Parmi les outils déjà mis à la disposition des cliniciens citons le « CancerLinQ », élaboré par l’ASCO (Société américaine d’oncologie clinique), permettant de partager, à l’échelle mondiale, des données cliniques concernant tous les cancers.

Association Artic

Dictionnaire
Un radiopharmaceutique (ou radiotraceur)

C’est un médicament qui émet des ondes radioactives.

Comment le fait-il ? Tout simplement : il associe un élément chimique (vecteur) doté de certaines propriétés à un isotope radioactif. Les radiopharmaceutiques, en fonction des propriétés de l’isotope (notamment le type de rayonnement), sont utilisés comme traitement de certaines pathologies, mais également à des fins diagnostiques. Ils peuvent être produits dans un réacteur nucléaire, dans un cyclotron ou dans un générateur spécial prévu à cet effet.

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Éditorial ASCO 2016

 Cher(e)s Ami(e)s,

Début juin, s’est tenue à Chicago la 52ème édition du plus important congrès mondial annuel d’oncologie clinique (ASCO 2016) réunissant plus de 30.000 participants . Parmi les 5.000 études présentées, 485 ont été menées par des chercheurs français ! Cela démontre une fois de plus une mobilisation particulièrement forte de la France dans la lutte contre le cancer .

Comme tous les ans, l’ARTIC y a été représenté par Prof. Stéphane Oudard, accompagné par Dr Jacques Medioni. Nous souhaitons partager avec vous les principales avancées, très prometteuses, discutées lors de cette rencontre des plus grands spécialistes mondiaux.

Nouveauté: désormais, à la fin de notre éditorial, vous trouverez quelques brèves dont « La recherche avance  !» relative à une découverte scientifique récente ou à un nouveau traitement ; bref, tout ce qui montre que nos efforts communs contribuent à l’avancement de la science et surtout à l’amélioration de l’état de nos patients !

Vous y trouverez aussi une entrée de notre Dictionnaire de termes relatifs au cancer, en cours d’élaboration  et, puisque la santé devient de plus en plus « connectée », une info du monde de Nouvelles technologies qui se met, lui aussi, de plus en plus au service des patients.

Notre arsenal thérapeutique évolue et s’enrichit sans cesse : les exposés présentés à l’ASCO 2016 témoignent des progrès significatifs réalisés tant au niveau des thérapies classiques que de nouvelles approches thérapeutiques (immunothérapie, thérapies ciblées).

Avancée dans les thérapies classiques (chimiothérapies, hormonothérapie…)

Des nouvelles encourageantes concernant, entre autres, le traitement du cancer du poumon, de la vessie (espoir de nouveaux traitements dans les formes graves de ce cancer), du rein, du testicule et de la prostate, du sein et même du pancréas …

Par exemple, on y a discuté des résultats de l’étude internationale FIRSTANA dont l’objectif était d’évaluer l’intérêt d’utiliser le cabazitaxel en comparaison avec le docetaxel dans le cancer métastasique de la prostate  chez des patients n’ayant jamais reçu de chimiothérapie. Cette étude, qui avait aussi été proposée par l’ARTIC à ses patients, a permis d’affiner l’utilisation et d’approfondir les connaissances relatives à ce traitement.

Immunothérapie : nouvelle arme contre le cancer

L’immunothérapie est un traitement qui mobilise, « booste » les cellules du système immunitaire pour qu’elles s’attaquent encore plus efficacement à une tumeur. C’est-à-dire qu’elle renforce et stimule les propres défenses du malade contre les cellules cancéreuses. Les effets secondaires de ce type de traitement sont globalement moins lourds que ceux des traitements classiques (par ex. la chimiothérapie).

L’immunothérapie a déjà montré son efficacité contre le mélanome et le cancer du poumon, et cette année à l’ASCO, plusieurs études ont confirmé son potentiel contre des cancers encore plus difficiles à traiter comme, par exemple, celui de la vessie dans sa forme avancée/métastatique. Notamment, l’annonce relative à l’atezolizumab, molécule qui en réduisant la tumeur, a permis des survies de plus de 23 mois, tout en évitant aux patients une chirurgie mutilante (retrait de la vessie ou pose d’une poche d’urine extra-abdominale à vie) et une chimiothérapie très lourde.

Développement de nouvelles thérapies ciblées

Les thérapies ciblées visent spécifiquement la protéine ou le mécanisme impliqué dans le développement de la tumeur. Comme elles ne touchent pas les cellules saines, leurs effets secondaires sont donc moindres. Elles peuvent concerner tous les types de cancers.

Cette année, on a tout particulièrement attiré l’attention sur l’efficacité des associations de thérapies ciblées, comme celle du dabrafenib et du trametinib dans le cancer du poumon métastatique non à petites cellules (dit cancer du fumeur), première cause de mortalité chez les hommes.

Conclusion

Nous nous dirigeons de plus en plus vers une médecine de précision qui devient l’un des objectifs majeurs de la cancérologie. Il s’agit d’associer de façon individualisée différentes approches en fonction de la nature de la tumeur (chirurgie, chimiothérapies classiques, immunothérapie, radiothérapie, thérapies ciblées…)

parce que chacun est unique et parce que chaque cancer est différent !

Amicalement,

Équipe ARTIC

Association Artic

Le Saviez-vous ?
« En finir avec le cancer une fois pour toutes ! »
Joe Biden, vice-président des États-Unis, est venu en personne à l’ASCO 2016 pour parler du très ambitieux programme de lutte contre le cancer financé, entre autres, à hauteur de 1 milliard de dollars par la Maison-Blanche. L’initiative « Moon Shot », en référence au programme spatial Apollo ayant permis d’envoyer pour la première fois des hommes sur la Lune, vise à éradiquer définitivement le cancer aux États-Unis. Rappelons que les traitements actuels permettent de guérir un cancer sur deux.

Késako ?
« Biopsie liquide »
Bonne nouvelle ! Une simple prise de sang, c’est-à-dire une « biopsie liquide » devient une alternative crédible à la biopsie chirurgicale. Ses avantages pour le patient : plus simple, moins douloureuse, moins difficile à supporter, elle peut être refaite plus facilement. On peut l’utiliser pour le diagnostic et la surveillance de la progression de la maladie ainsi que pour le suivi de la réponse au traitement. Cela permettra au médecin de mettre sur pied un traitement adéquat plus rapidement en comparaison avec une biopsie traditionnelle.

La recherche avance !
Un nouveau traitement contre un cancer de l’enfant
Les enfants touchés par une variété rare de cancer, lymphome de Burkitt, pourront bientôt bénéficier d’un nouveau traitement associant une chimiothérapie standard et une thérapie ciblée (rituximab). Telle est la conclusion très encourageante d’une étude internationale. En effet, avec une réduction de 70% du risque de progression, de rechute et de décès par rapport à la chimiothérapie seule, cette combinaison devient un nouveau standard de traitement du lymphome de Burkitt.

Santé connectée : la technologie au service des patients
Présentée lors de l’ASCO 2016, une petite application pour tablette ou smartphone aidera bientôt les patients souffrant du cancer du poumon. Il suffira de saisir différentes informations sur l’état de santé du patient (perte de poids, douleur, fièvre, etc. …), pour que le programme les analyse et, en cas d’anomalie, avertisse immédiatement le médecin par mail. Le médecin pourra alors contacter et voir son patient plus rapidement.

Dictionnaire
Médecine de précision (médecine personnalisée) : proposer au malade un traitement en fonction des caractéristiques de son cancer, c’est-à-dire en fonction des spécificités moléculaires et biologiques du patient et de sa tumeur. Cette approche s’appuie sur deux types de traitements : l’immunothérapie et les thérapies ciblées.  
De façon imagée : il s’agit, en quelque sorte, de trouver le talon d’Achille de chaque cellule cancéreuse et d’agir en conséquence, c’est-à-dire, en administrant le bon médicament au bon patient et au bon moment !

cropped view of african american scientist writing on paper near laptop with blank screen

Éditorial d’ouverture

Cher(e)s ami(e)s,

C’est avec une certaine fierté et un immense plaisir que nous vous faisons découvrir le nouveau site de l’association ARTIC ! Depuis plusieurs années nous souhaitions changer pour un site plus à notre image, petit par la taille, simple mais informatif et surtout chaleureux.

Un site pour dire qui nous sommes et quelles sont nos valeurs. Mais la multitude de projets menés par l’association ne nous en avait pas donné l’opportunité. Aussi fin 2015, nous avons décidé de le faire, et après quelques semaines de travail, le nouveau site était né.

Ceux qui nous connaissent et nous soutiennent, patients, partenaires, mais aussi autorités, savent qu’ARTIC est connu comme une « petite » association par sa taille, mais qu’elle rayonne par la quantité de projets innovants qui y voient le jour ! En quelques chiffres : 7 salariés, 3.5 coordinateurs de recherche clinique, 1.5 chefs de projets, 1 administratif, 1 directeur et des stagiaires et étudiants. Mais également un conseil d’administration de 5 membres, 1 président et 1 vice-président hospitaliers. Cette somme d’expertises permet à ARTIC de promouvoir aujourd’hui 3 essais cliniques innovants à l’échelle européenne, de conduire des études rétrospectives multi-pays, de participer à une trentaine d’essais cliniques en cours sur de nouveaux traitements, de coordonner les ateliers « prendre soin » et bien d’autres projets que nous vous présenterons dans de futurs éditos.

Pour cet éditorial de lancement, nous souhaitions vous parler de nos valeurs et de notre vision de la recherche clinique.

La recherche clinique connait depuis peu un bouleversement, disons même un changement de paradigme : les différents acteurs ont pris conscience de la nécessité de redonner leur juste place aux patients. Au final, seul importe le bénéfice qu’ils en retirent. Les essais cliniques dits « centrés sur le patient » (« patient centricity » en anglais) sont au cœur de la réflexion sur l’avenir de la recherche clinique. Mais force est de constater que si beaucoup en parlent, peu d’actions concrètes sont mises en oeuvre pour répondre aux besoins actuels en terme de ressources, moyens, formation, …, les décideurs étant essentiellement focalisés sur les essais cliniques de demain à grand renforts d’outils connectés. Certes, c’est passionnant, et c’est l’avenir ! Mais cela ne répond en rien aux besoins immédiats sur le terrain pour aider les patients à mieux tirer parti des essais auxquels ils consentent de participer.

La contribution d’ARTIC est concrète et s’inscrit dans l’action, « ici et maintenant » : que pouvons-nous faire aujourd’hui en terme d’organisation pour que les essais cliniques offrent plus aux patients, en les impliquant différemment, en faisant en sorte de les rendre « acteurs », comme nous l’entendons souvent, de leur prise en charge ? Vaste sujet. Et les idées qui ne partent pas de l’attente des patients, et qui ne se confrontent pas à la réalité immédiate du terrain, restent des hypothèses au mieux théoriques, aux pires coupées de cette réalité. Nous devons, nous acteurs de la recherche clinique, répondre en premier lieu à cette question : qu’attendent nos patients ? Un bénéfice certes, mais pas seulement thérapeutique. Ils attendent aussi un accompagnement, un cadre propice au sein duquel l’information est disponible et délivrée, clairement, où l’écoute est active et empathique, les échanges ouverts et les contraintes minimales. C’est à ces conditions que les bénéfices seront maximisés pour les patients et tous les acteurs de la recherche, nous en sommes convaincus.

Un cadre propice à une telle organisation existe dans de nombreux services participant à la recherche en oncologie à travers le monde. ARTIC l’a mise en œuvre en France depuis 2009 et a acquis une longue expérience du sujet. Nous avons en effet décidé d’investir dans une approche « humaniste » des essais cliniques, centrée sur les besoins et les attentes d’un patient libre de choisir ce qui est bon pour lui. Cette approche ne s’oppose pas, mais vient en complément de la vision technico-règlementaire stricte qui compose le socle de notre métier. Nous avons quantifié le « retour sur investissement » : le temps passé par nos coordinateurs au contact des patients représente 17% de leur temps, ce qui est énorme compte-tenue de la charge de travail imposée par la gestion d’un grand nombre d’essais en cours simultanément et de la lourdeur logistique des essais actuels. Et au final, c’est près de 4000 patients que nous avons eu la chance d’accompagner depuis dix ans, et qui ont tiré bénéfice de cette organisation. Nous pouvons sans doute faire encore mieux sans sacrifier la qualité et l’expertise qui nous sont chères et pour lesquelles nous sommes reconnus.

Enfin, depuis plusieurs années, l’association ARTIC offre aux patients du Pôle de Cancérologie de l’HEGP des soins de médecines complémentaires pour les aider à mieux vivre leur maladie et atténuer certains effets indésirables liés aux traitements. Nous évaluons actuellement l’intérêt de ces approches sur le plan scientifique étendant notre action au-delà des essais cliniques dits conventionnels.

Voilà, nous espérons que vous apprécierez ce nouveau site au service des patients, qui ne demande désormais qu’à vivre, pour vous et grâce à vous. Nous serons ravis de recueillir vos commentaires pour l’améliorer car là aussi nous pouvons sans doute mieux faire …

Amicalement,

Reza Elaidi au nom de l’équipe ARTIC
Directeur Opérations Cliniques