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L’édito de décembre 2020

Cher(e)s Ami(e)s,

Dans nos précédents éditoriaux, nous avons déjà parlé de formidables avancées de la médecine personnalisée. Elle permet de concevoir des traitements sur mesure, adaptés à chaque malade, hautement ciblés et efficaces.

 
Nous savons déjà que les mécanismes à l’origine de l’apparition et de la progression des tumeurs varient d’un patient à l’autre, et que chaque tumeur possède également des caractéristiques propres tant au niveau de ses cellules (son profil moléculaire) que de ses interactions avec les autres cellules et organes du corps.
Aujourd’hui, nous voulons vous présenter l’étude BIONIKK, promue par l’ARTIC et première en son genre. Cette étude, fondée sur le profilage moléculaire des tumeurs, suscite beaucoup d’espoir pour les patients atteints du cancer du rein métastatique.

Étude BIONIKK
L’étude BIONNIK a été initiée en 2017, se poursuit actuellement et ses premiers résultats ont été présentés par l’équipe de l’ARTIC, dirigée par Prof. Oudard, au dernier congrès de l’ESMO (Société européenne d’oncologie médicale) en septembre 2020. C’est une étude académique multicentrique française de phase II, randomisée, non comparative dont l’objectif était de proposer un traitement différent en fonction du profil moléculaire de la tumeur. Les patients avaient tous un cancer du rein métastatique, naïf de traitement.

4 groupes de patients :
Grâce à une nouvelle classification moléculaire des cancers du rein métastatique élaborée sur la plateforme des Cordeliers – INSERM (basée sur des analyses du tissu tumoral congelé, chez des patients traités en 1 ère ligne de façon standard par anti-angiogénique de type sunitinib), nous avons pu distinguer 4 groupes moléculaires avec des pronostics différents :

  • • Groupes 1 et 4 : mauvais pronostic et une mauvaise réponse au sunitinib ;
  • • Groupes 2 et 3 : répondent bien au sunitinib, présentent, pour le groupe 2, des tumeurs aux caractéristiques angiogéniques fortes, et pour le groupe 3, un tissu tumoral proche du tissu rénal normal.

 
Évaluation :
Nous avons évalué en traitement de 1re ligne l’efficacité des différents traitements dans chaque groupe :

  • • Groupes 1 et 4 : comparaison entre nivolumab seul et l’association nivolumab-ipilimumab ;
  • • Groupes 2 et 3 : comparaison entre un inhibiteur de tyrosine kinase (sunitinib) et l’association nivolumab-ipilimumab.

 
Résultats :
Au total, 202 patients ont été traités selon le protocole de l’étude et, après un suivi de 16 mois, les résultats obtenus confirment l’intérêt d’établir un profil moléculaire de la tumeur pour optimiser le choix du traitement et obtenir une meilleure réponse du patient.

Conclusion
Chaque type de cancer porte sa propre signature moléculaire. Le profilage moléculaire des tumeurs permet de déterminer la probabilité de réponse ou de résistance à un traitement et, en conséquence, donne la possibilité d’élaborer des traitements « à la carte », voie très prometteuse dans la recherche de traitements contre le cancer.

Aujourd’hui, on guérit environ 60% des patients atteints de cancer : avançons ensemble pour que ce pourcentage ne cesse de croître.

Toujours ensemble en 2021 !
Amicalement,

Association Artic

Petit rappel : Promoteur
Le promoteur est une personne, une institution, une association (comme l’ARTIC), ou une entreprise privée qui prend l’initiative de conduire des recherches sous forme d’essais cliniques pour les patients.

Il doit s’assurer que toutes les étapes d’une recherche se déroulent conformément aux lois et règlements en vigueur, notamment sur le plan éthique, afin de garantir la protection des patients. Les promoteurs sélectionnent les centres où seront menés les essais cliniques et gèrent tous les aspects administratifs et budgétaires avec un suivi rigoureux des dépenses.

Association Artic

Késako ?
Génome Le génome est l’ensemble du matériel génétique d’un organisme. Chez la majorité des organismes, à l’exception des rétrovirus, le génome correspond à l’ADN présent dans les cellules. On peut comparer l’ADN à un livre dont l’alphabet est constitué de 4 lettres : A, C, G, T, correspondant respectivement à l’adénine, la cytosine, la guanine et la thymine. La manière dont ces lettres sont organisées constitue le code génétique de l’organisme.

Profilage moléculaire Détection des biomarqueurs effectuée à l’aide de diverses technologies pour déceler des biomarqueurs associés à une réponse ou à une résistance à certains traitements.

Biomarqueurs Ce sont des molécules présentes dans le sang ou les tissus indiquant un processus normal ou anormal dans l’organisme, la présence ou l’absence d’une maladie. Nous distinguons : 1. Indicateurs de diagnostic : ces biomarqueurs fournissent des informations facilitant le diagnostic ; 2. Indicateurs de pronostic : ces biomarqueurs aident le médecin à déterminer les résultats probables, comme la survie globale, chez des groupes de patients ; 3. Indicateurs prédictifs : ces biomarqueurs aident le médecin à orienter la décision thérapeutique en fonction des besoins du patient.

Les biomarqueurs du cancer sont associés à la présence du cancer dans l’organisme. Un biomarqueur peut être produit par la tumeur même ou découler de la réponse spécifique de l’organisme à la présence du cancer.

Association Artic

Le saviez-vous ?
Rémission : un patient est dit « en rémission » lorsque, à l’issue des traitements, aucune cellule cancéreuse ne peut être décelée dans son organisme.

Guérison : on parle de guérison lorsque la rémission dure depuis cinq ans, en fonction du type de cancer.

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