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L’édito de décembre 2021

Cher(e)s donateurs d’ARTIC,
Cher(e)s Ami(e)s,

Une nouvelle année de recherche de traitements contre le cancer arrive à sa fin. Une année riche en projets et en événements. Dans notre éditorial d’hiver, nous allons vous présenter l’un de nos projets phare de l’année écoulée, l’ étude NEMIO, un pas très important dans la recherche de traitements pour les patients confrontés au cancer de la vessie.

Derrière les résultats obtenus se cachent les efforts de toute l’équipe d’ ARTIC, et l’aspect humain de la recherche médicale ne saurait être négligé. Dans ce qui suit, vous allez faire connaissance avec Sandra Cournier qui vient d’intégrer l’équipe d’ARTIC en qualité d’attachée de recherche clinique (ARC) et qui vous expliquera le rôle et l’importance des ARC dans le processus de recherche.
Dans nos Brèves, vous trouverez, entre autres, l’explication
des étapes que traverse une molécule avant de devenir
le médicament que nous pouvons ensuite acheter dans
nos pharmacies ou recevoir à l’hôpital.
Bonne lecture !
Pr Stéphane OUDARD
Président du Conseil scientifique d’ARTIC

Étude NEMIO : nouvel espoir des traitements pour les patients atteints du
cancer de la vessie NEMIO est le premier essai européen de phase I/II (randomisé, en ouvert, non comparatif et multicentrique) associant en néoadjuvant la chimiothérapie à dose intense (ddMVAC) avec l’immunothérapie dans le carcinome urothélial invasif (cancer
de la vessie).

Les patients sont repartis par tirage au sort entre :
– le bras A : chimiothérapie + un seul produit d’immunothérapie (durvalumab) et
– le bras B : chimiothérapie + deux produits d’immunothérapie durvalumab + tremelimumab.

L’étude a pour objectif d’évaluer l’efficacité et la sécurité de cette combinaison afin d’augmenter le taux de guérison de ≥ 45%.
La phase I de l’essai s’est terminée en février 2020, 12 patients avaient été inclus (6 dans chaque bras). Les résultats de tolérance des premiers patients, présentés en poster à l’ESMO 2020, se sont avérés plutôt rassurants.

Les membres du comité de surveillance et de suivi réunis fin mai 2020 ont émis à l’unanimité un avis favorable au passage à la phase II laquelle a commencé en juillet 2020. 16 centres investigateurs nationaux dont l’hôpital Pompidou prennent part à l’étude NEMIO pour donner la chance à une large population de patients d’y participer. Avec une moyenne de 3 à 4 patients par mois, nous sommes à présent à 74 patients randomisés sur les 120 attendus pour cette deuxième partie de l’essai. Le recrutement pour cette phase 2 devrait être terminé en 2022.

Nous vous tiendrons régulièrement informés de l’avancement de cette étude qui risque de changer les pratiques de traitements.

CONCLUSION

La recherche de nouveaux traitements ne pourrait pas avancer sans engagement humain, engagement de nos chercheurs expérimentés, de nos jeunes chercheurs porteurs d’espoir pour les années à venir, sans la participation de nos patients et l’aide de nos mécènes. Chaque participant au processus est indispensable, chaque participant apporte à son niveau une contribution essentielle.

Toute l’équipe de l’ARTIC vous souhaite de belles fêtes de fin d’année et une nouvelle année pleine d’avancements dans le domaine de la recherche en oncologie.


Continuons ensemble en 2022 !
Amicalement,
L’équipe ARTIC

Association Artic

Le saviez-vous ?
Comment développe-t-on de nouveaux médicaments : Les chercheurs commencent par tester plusieurs molécules afin d’évaluer leurs propriétés chimiques et pharmacologiques. Si l’une d’elles s’avère intéressante d’un point de vue thérapeutique, ils peuvent effectuer des études complémentaires. Ensuite, pour que les molécules puissent être testées chez l’homme, on doit d’abord tester leur efficacité et leur tolérance sur des cultures cellulaires (in vitro) et sur des animaux (in vivo). Ce sont les études précliniques. Elles permettent également de déterminer les doses de la molécule testée à administrer chez l’homme lors des études cliniques qui vont suivre. Les études cliniques réalisées ensuite chez l’homme comportent plusieurs phases.
· Phase 1 : avec un groupe restreint de participants volontaires et sains.
· Phase 2 : avec un groupe de participants malades. À cette étape, on détermine les doses pour lesquelles le médicament est efficace et toléré.
· Phase 3 : avec un grand nombre de patients. À cette étape, on évalue à grande échelle l’efficacité et la tolérance du médicament.
· Phase 4 : réalisée après que le médicament ait obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM). Son but est d’assurer un suivi du médicament sur le long terme.

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L’édito de décembre 2020

Cher(e)s Ami(e)s,

Dans nos précédents éditoriaux, nous avons déjà parlé de formidables avancées de la médecine personnalisée. Elle permet de concevoir des traitements sur mesure, adaptés à chaque malade, hautement ciblés et efficaces.

 
Nous savons déjà que les mécanismes à l’origine de l’apparition et de la progression des tumeurs varient d’un patient à l’autre, et que chaque tumeur possède également des caractéristiques propres tant au niveau de ses cellules (son profil moléculaire) que de ses interactions avec les autres cellules et organes du corps.
Aujourd’hui, nous voulons vous présenter l’étude BIONIKK, promue par l’ARTIC et première en son genre. Cette étude, fondée sur le profilage moléculaire des tumeurs, suscite beaucoup d’espoir pour les patients atteints du cancer du rein métastatique.

Étude BIONIKK
L’étude BIONNIK a été initiée en 2017, se poursuit actuellement et ses premiers résultats ont été présentés par l’équipe de l’ARTIC, dirigée par Prof. Oudard, au dernier congrès de l’ESMO (Société européenne d’oncologie médicale) en septembre 2020. C’est une étude académique multicentrique française de phase II, randomisée, non comparative dont l’objectif était de proposer un traitement différent en fonction du profil moléculaire de la tumeur. Les patients avaient tous un cancer du rein métastatique, naïf de traitement.

4 groupes de patients :
Grâce à une nouvelle classification moléculaire des cancers du rein métastatique élaborée sur la plateforme des Cordeliers – INSERM (basée sur des analyses du tissu tumoral congelé, chez des patients traités en 1 ère ligne de façon standard par anti-angiogénique de type sunitinib), nous avons pu distinguer 4 groupes moléculaires avec des pronostics différents :

  • • Groupes 1 et 4 : mauvais pronostic et une mauvaise réponse au sunitinib ;
  • • Groupes 2 et 3 : répondent bien au sunitinib, présentent, pour le groupe 2, des tumeurs aux caractéristiques angiogéniques fortes, et pour le groupe 3, un tissu tumoral proche du tissu rénal normal.

 
Évaluation :
Nous avons évalué en traitement de 1re ligne l’efficacité des différents traitements dans chaque groupe :

  • • Groupes 1 et 4 : comparaison entre nivolumab seul et l’association nivolumab-ipilimumab ;
  • • Groupes 2 et 3 : comparaison entre un inhibiteur de tyrosine kinase (sunitinib) et l’association nivolumab-ipilimumab.

 
Résultats :
Au total, 202 patients ont été traités selon le protocole de l’étude et, après un suivi de 16 mois, les résultats obtenus confirment l’intérêt d’établir un profil moléculaire de la tumeur pour optimiser le choix du traitement et obtenir une meilleure réponse du patient.

Conclusion
Chaque type de cancer porte sa propre signature moléculaire. Le profilage moléculaire des tumeurs permet de déterminer la probabilité de réponse ou de résistance à un traitement et, en conséquence, donne la possibilité d’élaborer des traitements « à la carte », voie très prometteuse dans la recherche de traitements contre le cancer.

Aujourd’hui, on guérit environ 60% des patients atteints de cancer : avançons ensemble pour que ce pourcentage ne cesse de croître.

Toujours ensemble en 2021 !
Amicalement,

Association Artic

Petit rappel : Promoteur
Le promoteur est une personne, une institution, une association (comme l’ARTIC), ou une entreprise privée qui prend l’initiative de conduire des recherches sous forme d’essais cliniques pour les patients.

Il doit s’assurer que toutes les étapes d’une recherche se déroulent conformément aux lois et règlements en vigueur, notamment sur le plan éthique, afin de garantir la protection des patients. Les promoteurs sélectionnent les centres où seront menés les essais cliniques et gèrent tous les aspects administratifs et budgétaires avec un suivi rigoureux des dépenses.

Association Artic

Késako ?
Génome Le génome est l’ensemble du matériel génétique d’un organisme. Chez la majorité des organismes, à l’exception des rétrovirus, le génome correspond à l’ADN présent dans les cellules. On peut comparer l’ADN à un livre dont l’alphabet est constitué de 4 lettres : A, C, G, T, correspondant respectivement à l’adénine, la cytosine, la guanine et la thymine. La manière dont ces lettres sont organisées constitue le code génétique de l’organisme.

Profilage moléculaire Détection des biomarqueurs effectuée à l’aide de diverses technologies pour déceler des biomarqueurs associés à une réponse ou à une résistance à certains traitements.

Biomarqueurs Ce sont des molécules présentes dans le sang ou les tissus indiquant un processus normal ou anormal dans l’organisme, la présence ou l’absence d’une maladie. Nous distinguons : 1. Indicateurs de diagnostic : ces biomarqueurs fournissent des informations facilitant le diagnostic ; 2. Indicateurs de pronostic : ces biomarqueurs aident le médecin à déterminer les résultats probables, comme la survie globale, chez des groupes de patients ; 3. Indicateurs prédictifs : ces biomarqueurs aident le médecin à orienter la décision thérapeutique en fonction des besoins du patient.

Les biomarqueurs du cancer sont associés à la présence du cancer dans l’organisme. Un biomarqueur peut être produit par la tumeur même ou découler de la réponse spécifique de l’organisme à la présence du cancer.

Association Artic

Le saviez-vous ?
Rémission : un patient est dit « en rémission » lorsque, à l’issue des traitements, aucune cellule cancéreuse ne peut être décelée dans son organisme.

Guérison : on parle de guérison lorsque la rémission dure depuis cinq ans, en fonction du type de cancer.

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Éditorial ASCO 2016

 Cher(e)s Ami(e)s,

Début juin, s’est tenue à Chicago la 52ème édition du plus important congrès mondial annuel d’oncologie clinique (ASCO 2016) réunissant plus de 30.000 participants . Parmi les 5.000 études présentées, 485 ont été menées par des chercheurs français ! Cela démontre une fois de plus une mobilisation particulièrement forte de la France dans la lutte contre le cancer .

Comme tous les ans, l’ARTIC y a été représenté par Prof. Stéphane Oudard, accompagné par Dr Jacques Medioni. Nous souhaitons partager avec vous les principales avancées, très prometteuses, discutées lors de cette rencontre des plus grands spécialistes mondiaux.

Nouveauté: désormais, à la fin de notre éditorial, vous trouverez quelques brèves dont « La recherche avance  !» relative à une découverte scientifique récente ou à un nouveau traitement ; bref, tout ce qui montre que nos efforts communs contribuent à l’avancement de la science et surtout à l’amélioration de l’état de nos patients !

Vous y trouverez aussi une entrée de notre Dictionnaire de termes relatifs au cancer, en cours d’élaboration  et, puisque la santé devient de plus en plus « connectée », une info du monde de Nouvelles technologies qui se met, lui aussi, de plus en plus au service des patients.

Notre arsenal thérapeutique évolue et s’enrichit sans cesse : les exposés présentés à l’ASCO 2016 témoignent des progrès significatifs réalisés tant au niveau des thérapies classiques que de nouvelles approches thérapeutiques (immunothérapie, thérapies ciblées).

Avancée dans les thérapies classiques (chimiothérapies, hormonothérapie…)

Des nouvelles encourageantes concernant, entre autres, le traitement du cancer du poumon, de la vessie (espoir de nouveaux traitements dans les formes graves de ce cancer), du rein, du testicule et de la prostate, du sein et même du pancréas …

Par exemple, on y a discuté des résultats de l’étude internationale FIRSTANA dont l’objectif était d’évaluer l’intérêt d’utiliser le cabazitaxel en comparaison avec le docetaxel dans le cancer métastasique de la prostate  chez des patients n’ayant jamais reçu de chimiothérapie. Cette étude, qui avait aussi été proposée par l’ARTIC à ses patients, a permis d’affiner l’utilisation et d’approfondir les connaissances relatives à ce traitement.

Immunothérapie : nouvelle arme contre le cancer

L’immunothérapie est un traitement qui mobilise, « booste » les cellules du système immunitaire pour qu’elles s’attaquent encore plus efficacement à une tumeur. C’est-à-dire qu’elle renforce et stimule les propres défenses du malade contre les cellules cancéreuses. Les effets secondaires de ce type de traitement sont globalement moins lourds que ceux des traitements classiques (par ex. la chimiothérapie).

L’immunothérapie a déjà montré son efficacité contre le mélanome et le cancer du poumon, et cette année à l’ASCO, plusieurs études ont confirmé son potentiel contre des cancers encore plus difficiles à traiter comme, par exemple, celui de la vessie dans sa forme avancée/métastatique. Notamment, l’annonce relative à l’atezolizumab, molécule qui en réduisant la tumeur, a permis des survies de plus de 23 mois, tout en évitant aux patients une chirurgie mutilante (retrait de la vessie ou pose d’une poche d’urine extra-abdominale à vie) et une chimiothérapie très lourde.

Développement de nouvelles thérapies ciblées

Les thérapies ciblées visent spécifiquement la protéine ou le mécanisme impliqué dans le développement de la tumeur. Comme elles ne touchent pas les cellules saines, leurs effets secondaires sont donc moindres. Elles peuvent concerner tous les types de cancers.

Cette année, on a tout particulièrement attiré l’attention sur l’efficacité des associations de thérapies ciblées, comme celle du dabrafenib et du trametinib dans le cancer du poumon métastatique non à petites cellules (dit cancer du fumeur), première cause de mortalité chez les hommes.

Conclusion

Nous nous dirigeons de plus en plus vers une médecine de précision qui devient l’un des objectifs majeurs de la cancérologie. Il s’agit d’associer de façon individualisée différentes approches en fonction de la nature de la tumeur (chirurgie, chimiothérapies classiques, immunothérapie, radiothérapie, thérapies ciblées…)

parce que chacun est unique et parce que chaque cancer est différent !

Amicalement,

Équipe ARTIC

Association Artic

Le Saviez-vous ?
« En finir avec le cancer une fois pour toutes ! »
Joe Biden, vice-président des États-Unis, est venu en personne à l’ASCO 2016 pour parler du très ambitieux programme de lutte contre le cancer financé, entre autres, à hauteur de 1 milliard de dollars par la Maison-Blanche. L’initiative « Moon Shot », en référence au programme spatial Apollo ayant permis d’envoyer pour la première fois des hommes sur la Lune, vise à éradiquer définitivement le cancer aux États-Unis. Rappelons que les traitements actuels permettent de guérir un cancer sur deux.

Késako ?
« Biopsie liquide »
Bonne nouvelle ! Une simple prise de sang, c’est-à-dire une « biopsie liquide » devient une alternative crédible à la biopsie chirurgicale. Ses avantages pour le patient : plus simple, moins douloureuse, moins difficile à supporter, elle peut être refaite plus facilement. On peut l’utiliser pour le diagnostic et la surveillance de la progression de la maladie ainsi que pour le suivi de la réponse au traitement. Cela permettra au médecin de mettre sur pied un traitement adéquat plus rapidement en comparaison avec une biopsie traditionnelle.

La recherche avance !
Un nouveau traitement contre un cancer de l’enfant
Les enfants touchés par une variété rare de cancer, lymphome de Burkitt, pourront bientôt bénéficier d’un nouveau traitement associant une chimiothérapie standard et une thérapie ciblée (rituximab). Telle est la conclusion très encourageante d’une étude internationale. En effet, avec une réduction de 70% du risque de progression, de rechute et de décès par rapport à la chimiothérapie seule, cette combinaison devient un nouveau standard de traitement du lymphome de Burkitt.

Santé connectée : la technologie au service des patients
Présentée lors de l’ASCO 2016, une petite application pour tablette ou smartphone aidera bientôt les patients souffrant du cancer du poumon. Il suffira de saisir différentes informations sur l’état de santé du patient (perte de poids, douleur, fièvre, etc. …), pour que le programme les analyse et, en cas d’anomalie, avertisse immédiatement le médecin par mail. Le médecin pourra alors contacter et voir son patient plus rapidement.

Dictionnaire
Médecine de précision (médecine personnalisée) : proposer au malade un traitement en fonction des caractéristiques de son cancer, c’est-à-dire en fonction des spécificités moléculaires et biologiques du patient et de sa tumeur. Cette approche s’appuie sur deux types de traitements : l’immunothérapie et les thérapies ciblées.  
De façon imagée : il s’agit, en quelque sorte, de trouver le talon d’Achille de chaque cellule cancéreuse et d’agir en conséquence, c’est-à-dire, en administrant le bon médicament au bon patient et au bon moment !

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Éditorial d’ouverture

Cher(e)s ami(e)s,

C’est avec une certaine fierté et un immense plaisir que nous vous faisons découvrir le nouveau site de l’association ARTIC ! Depuis plusieurs années nous souhaitions changer pour un site plus à notre image, petit par la taille, simple mais informatif et surtout chaleureux.

Un site pour dire qui nous sommes et quelles sont nos valeurs. Mais la multitude de projets menés par l’association ne nous en avait pas donné l’opportunité. Aussi fin 2015, nous avons décidé de le faire, et après quelques semaines de travail, le nouveau site était né.

Ceux qui nous connaissent et nous soutiennent, patients, partenaires, mais aussi autorités, savent qu’ARTIC est connu comme une « petite » association par sa taille, mais qu’elle rayonne par la quantité de projets innovants qui y voient le jour ! En quelques chiffres : 7 salariés, 3.5 coordinateurs de recherche clinique, 1.5 chefs de projets, 1 administratif, 1 directeur et des stagiaires et étudiants. Mais également un conseil d’administration de 5 membres, 1 président et 1 vice-président hospitaliers. Cette somme d’expertises permet à ARTIC de promouvoir aujourd’hui 3 essais cliniques innovants à l’échelle européenne, de conduire des études rétrospectives multi-pays, de participer à une trentaine d’essais cliniques en cours sur de nouveaux traitements, de coordonner les ateliers « prendre soin » et bien d’autres projets que nous vous présenterons dans de futurs éditos.

Pour cet éditorial de lancement, nous souhaitions vous parler de nos valeurs et de notre vision de la recherche clinique.

La recherche clinique connait depuis peu un bouleversement, disons même un changement de paradigme : les différents acteurs ont pris conscience de la nécessité de redonner leur juste place aux patients. Au final, seul importe le bénéfice qu’ils en retirent. Les essais cliniques dits « centrés sur le patient » (« patient centricity » en anglais) sont au cœur de la réflexion sur l’avenir de la recherche clinique. Mais force est de constater que si beaucoup en parlent, peu d’actions concrètes sont mises en oeuvre pour répondre aux besoins actuels en terme de ressources, moyens, formation, …, les décideurs étant essentiellement focalisés sur les essais cliniques de demain à grand renforts d’outils connectés. Certes, c’est passionnant, et c’est l’avenir ! Mais cela ne répond en rien aux besoins immédiats sur le terrain pour aider les patients à mieux tirer parti des essais auxquels ils consentent de participer.

La contribution d’ARTIC est concrète et s’inscrit dans l’action, « ici et maintenant » : que pouvons-nous faire aujourd’hui en terme d’organisation pour que les essais cliniques offrent plus aux patients, en les impliquant différemment, en faisant en sorte de les rendre « acteurs », comme nous l’entendons souvent, de leur prise en charge ? Vaste sujet. Et les idées qui ne partent pas de l’attente des patients, et qui ne se confrontent pas à la réalité immédiate du terrain, restent des hypothèses au mieux théoriques, aux pires coupées de cette réalité. Nous devons, nous acteurs de la recherche clinique, répondre en premier lieu à cette question : qu’attendent nos patients ? Un bénéfice certes, mais pas seulement thérapeutique. Ils attendent aussi un accompagnement, un cadre propice au sein duquel l’information est disponible et délivrée, clairement, où l’écoute est active et empathique, les échanges ouverts et les contraintes minimales. C’est à ces conditions que les bénéfices seront maximisés pour les patients et tous les acteurs de la recherche, nous en sommes convaincus.

Un cadre propice à une telle organisation existe dans de nombreux services participant à la recherche en oncologie à travers le monde. ARTIC l’a mise en œuvre en France depuis 2009 et a acquis une longue expérience du sujet. Nous avons en effet décidé d’investir dans une approche « humaniste » des essais cliniques, centrée sur les besoins et les attentes d’un patient libre de choisir ce qui est bon pour lui. Cette approche ne s’oppose pas, mais vient en complément de la vision technico-règlementaire stricte qui compose le socle de notre métier. Nous avons quantifié le « retour sur investissement » : le temps passé par nos coordinateurs au contact des patients représente 17% de leur temps, ce qui est énorme compte-tenue de la charge de travail imposée par la gestion d’un grand nombre d’essais en cours simultanément et de la lourdeur logistique des essais actuels. Et au final, c’est près de 4000 patients que nous avons eu la chance d’accompagner depuis dix ans, et qui ont tiré bénéfice de cette organisation. Nous pouvons sans doute faire encore mieux sans sacrifier la qualité et l’expertise qui nous sont chères et pour lesquelles nous sommes reconnus.

Enfin, depuis plusieurs années, l’association ARTIC offre aux patients du Pôle de Cancérologie de l’HEGP des soins de médecines complémentaires pour les aider à mieux vivre leur maladie et atténuer certains effets indésirables liés aux traitements. Nous évaluons actuellement l’intérêt de ces approches sur le plan scientifique étendant notre action au-delà des essais cliniques dits conventionnels.

Voilà, nous espérons que vous apprécierez ce nouveau site au service des patients, qui ne demande désormais qu’à vivre, pour vous et grâce à vous. Nous serons ravis de recueillir vos commentaires pour l’améliorer car là aussi nous pouvons sans doute mieux faire …

Amicalement,

Reza Elaidi au nom de l’équipe ARTIC
Directeur Opérations Cliniques