Cher(e)s Ami(e)s,
À travers nos éditoriaux et nos brèves, nous vous informons régulièrement des dernières avancées dans le domaine des traitements oncologiques conventionnels (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie). Aujourd’hui, nous voudrions revenir sur la question des thérapies complémentaires, alliés précieux du mieux-être physique et psychologique du patient, à condition d’être utilisées à bon escient et de faire partie d’un parcours de soins global, personnalisé, et parfaitement balisé par l’équipe soignante. Et, à la veille des fêtes de fin d’année, nous voudrions également rappeler l’importance d’une activité complémentaire à la portée de tous : activité physique adaptée, modérée et régulière, officiellement reconnue en 2011 par la Haute Autorité de santé comme une option thérapeutique non médicamenteuse à intégrer dans le parcours de soins.
Alors, bougeons tous, bougeons contre le cancer !
Thérapies complémentaires
La médecine conventionnelle englobe l’ensemble des traitements basés sur des connaissances scientifiques validées et vérifiables tandis que les thérapies complémentaires réunissent des approches, des pratiques et des produits qui ne sont pas habituellement considérés comme tels. Certaines pratiques sont axées plus sur le corps, comme l’acupuncture, l’ostéopathie, la massothérapie, le yoga, ainsi que toute forme d’activité physique ; d’autres s’adressent tout d’abord à l’esprit, comme l’hypnose, la relaxation ou l’art-thérapie.
Même si les thérapies classiques ne cessent d’améliorer leurs résultats, différentes études évaluent à plus de 30 % le nombre de patients en cancérologie qui font appel aux thérapies complémentaires et les bienfaits de certaines parmi elles sont aujourd’hui reconnus par la communauté médicale.
Les traitements complémentaires choisis en fonction de l’état et de la situation de chaque patient peuvent favoriser l’efficacité du traitement et améliorer la qualité de vie du patient en permettant, notamment, de préparer les malades à une chimiothérapie, soulager les effets indésirables d’un traitement conventionnel (comme les nausées ou la fatigue) et d’atténuer les problèmes psychologiques accompagnant la maladie (par ex. la dépression).
Condition : climat de confiance et communication patient / personnel soignant
Néanmoins, le recours à ces techniques nécessite un certain nombre de précautions afin d’éviter les déceptions, voire les dangers comme, par exemple, les interactions entre les traitements conventionnels et certaines substances actives contenues dans différents produits complémentaires. Notamment, lorsque des patients ont recours à ces techniques sans en parler à leur médecin, car ils n’osent pas ou ne veulent pas, au risque d’entraver voire de rendre inefficace la thérapie conventionnelle.
Ainsi, l’inclusion de ces thérapies dans l’offre globale de soins ne peut-elle se faire sans un travail de fond sur la relation patient / personnel soignant, ni sans l’amélioration de la communication entre les deux parties.
Le succès d’une approche intégrative (médecine intégrative désigne le recours simultané à la médecine conventionnelle et aux thérapies complémentaires afin de guérir le patient le plus rapidement) dépendra en grande partie de la qualité de la communication et du climat de confiance que nous aurons su instaurer afin qu’aucune méthode complémentaire ne soit jamais utilisée à l’insu de l’équipe soignante et ne se transforme jamais en thérapie alternative, mais s’inscrive harmonieusement, en tant que thérapie d’accompagnement, dès l’annonce de la maladie jusqu’à la guérison, dans un parcours de soins coordonnées et surveillé par l’équipe médicale.
Conclusion
En plaçant le patient au centre de notre action, la médecine devient non seulement de plus en plus personnalisée, mais également, de plus en plus intégrative grâce à l’ouverture sur les thérapies issues de la médecine complémentaire pour lesquelles il existe des données scientifiques de qualité quant à leur sécurité et leur efficacité.
En effet, tout ce qui peut sans danger accélérer la guérison ou améliorer le bien-être du patient est bon à prendre !
L’évolution ira donc certainement vers une inclusion de plus en plus fréquente de ces pratiques à la prise en charge hospitalière, ce qui aura l’avantage de les rendre plus accessibles (certaines techniques restent très chères en dehors de l’hôpital).
Mettons donc tous les atouts de notre côté, tirons le meilleur des soins conventionnels et des thérapies complémentaires adaptées et sans risque : toutes les alliances de moyens et de techniques sont bonnes, si elles contribuent à l’amélioration de l’état de nos patients !
Amicalement
Équipe ARTIC
Le Saviez-vous ?
Les bienfaits de l’activité physique
Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), la sédentarité (manque d’activité physique) est considérée comme la cause principale de 21 à 25% des cancers du sein ou du colon et augmente de façon considérable le risque de tous les autres cancers ainsi que d’autres maladies, notamment, le diabète, les maladies coronariennes, ainsi que le risque d’hypertension ou d’AVC. À l’inverse, les personnes actives physiquement se portent mieux pendant le traitement et récupèrent mieux et plus vite après. L’activité physique ne se réduit pas à la seule pratique sportive. En effet, l’OMS la définit comme : tout mouvement du corps produit par la contraction des muscles augmentant la dépense énergétique par rapport à la dépense au repos. L’activité physique inclut donc aussi tous les mouvements effectués dans la vie quotidienne et chacun, en fonction de son état et des recommandations de son médecin, a le choix entre des activités légères (marche lente, pétanque, se doucher, faire son lit, cuisiner…), modérées (marche dynamique, danse de salon…) et soutenues (courses à pied, arts martiaux). L’activité physique stimule le système immunitaire, permet d’éviter le surpoids et l’obésité (facteurs de risque de certains cancers), module la production de certaines hormones et molécules ayant un rôle dans la croissance tumorale (par ex. insuline, leptine, IGF-1, adiponectine), empêche la réduction de la masse musculaire, améliore le transit intestinal (réduisant ainsi l’exposition de la muqueuse digestive aux agents cancérigènes contenus dans notre alimentation), réduit la fatigue et les épisodes dépressifs, améliore le sommeil et l’image du corps. Remplaçons ces quelques heures passées devant la télé, ou devant un ordinateur, par une promenade ou une autre activité adaptée. Et faisons ainsi battre nos cœurs un peu plus rapidement et respirons un peu plus profondément : c’est excellent pour la santé !
La recherche avance !
Projet Kdog : le chien, le meilleur ennemi du cancer ?
Depuis 2015, une nouvelle méthode pour dépister le cancer, s’appuyant sur l’odorat des chiens, est testée à Paris. L’odorat du chien est 1000 fois plus puissant que celui de l’homme. Le chien possède aussi un pouvoir de distinction des différentes substances au sein d’une même odeur. Ainsi, nos amis arrivent-ils à identifier, dans les urines, la respiration ou dans des compresses en contact avec une tumeur maligne, de très faibles concentrations de composés organiques volatils (COV) produits par ces tumeurs. Des chiens « renifleurs » sont déjà utilisés aux États-Unis pour détecter les cancers de la prostate, mais l’efficacité scientifique de cette pratique n’a pas encore été prouvée. Le projet Kdog vise à combler cette lacune. Début 2017, l’Institut Curie annonçait une efficacité à 100 % pour la détection du cancer du sein. Deux malinois, Thor et Nykios, dressés précédemment à détecter la présence de stupéfiants, apprenaient à repérer les composés odorants permettant de détecter un cancer sur une lingette imprégnée de la transpiration ou de tissus prélevés sur une patiente. On prévoit une étude clinique afin de confirmer les résultats et pouvoir, à long terme, étendre la méthode à d’autres types de cancer.
Késako ?
AFSOS (Association francophone pour les soins oncologiques de support) est une société savante créée en 2008 pour promouvoir tous les soins et soutiens nécessaires aux patients tout au long de leur maladie, conjointement aux traitements onco-hémato spécifiques. La société assure un lien unique entre le milieu de la cancérologie et les différents soins oncologiques de soutien au plan national et à l’échelle des pays francophones. L’AFSOS répond aux besoins des patients et de leurs proches (informations sur l’offre des soins de support) ainsi qu’à ceux des professionnels de santé (formation des équipes dans les soins oncologiques de support qui préserveront la globalité des soins et la qualité de vie pendant toutes les phases de la maladie).