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Éditorial ASCO 2016

 Cher(e)s Ami(e)s,

Début juin, s’est tenue à Chicago la 52ème édition du plus important congrès mondial annuel d’oncologie clinique (ASCO 2016) réunissant plus de 30.000 participants . Parmi les 5.000 études présentées, 485 ont été menées par des chercheurs français ! Cela démontre une fois de plus une mobilisation particulièrement forte de la France dans la lutte contre le cancer .

Comme tous les ans, l’ARTIC y a été représenté par Prof. Stéphane Oudard, accompagné par Dr Jacques Medioni. Nous souhaitons partager avec vous les principales avancées, très prometteuses, discutées lors de cette rencontre des plus grands spécialistes mondiaux.

Nouveauté: désormais, à la fin de notre éditorial, vous trouverez quelques brèves dont « La recherche avance  !» relative à une découverte scientifique récente ou à un nouveau traitement ; bref, tout ce qui montre que nos efforts communs contribuent à l’avancement de la science et surtout à l’amélioration de l’état de nos patients !

Vous y trouverez aussi une entrée de notre Dictionnaire de termes relatifs au cancer, en cours d’élaboration  et, puisque la santé devient de plus en plus « connectée », une info du monde de Nouvelles technologies qui se met, lui aussi, de plus en plus au service des patients.

Notre arsenal thérapeutique évolue et s’enrichit sans cesse : les exposés présentés à l’ASCO 2016 témoignent des progrès significatifs réalisés tant au niveau des thérapies classiques que de nouvelles approches thérapeutiques (immunothérapie, thérapies ciblées).

Avancée dans les thérapies classiques (chimiothérapies, hormonothérapie…)

Des nouvelles encourageantes concernant, entre autres, le traitement du cancer du poumon, de la vessie (espoir de nouveaux traitements dans les formes graves de ce cancer), du rein, du testicule et de la prostate, du sein et même du pancréas …

Par exemple, on y a discuté des résultats de l’étude internationale FIRSTANA dont l’objectif était d’évaluer l’intérêt d’utiliser le cabazitaxel en comparaison avec le docetaxel dans le cancer métastasique de la prostate  chez des patients n’ayant jamais reçu de chimiothérapie. Cette étude, qui avait aussi été proposée par l’ARTIC à ses patients, a permis d’affiner l’utilisation et d’approfondir les connaissances relatives à ce traitement.

Immunothérapie : nouvelle arme contre le cancer

L’immunothérapie est un traitement qui mobilise, « booste » les cellules du système immunitaire pour qu’elles s’attaquent encore plus efficacement à une tumeur. C’est-à-dire qu’elle renforce et stimule les propres défenses du malade contre les cellules cancéreuses. Les effets secondaires de ce type de traitement sont globalement moins lourds que ceux des traitements classiques (par ex. la chimiothérapie).

L’immunothérapie a déjà montré son efficacité contre le mélanome et le cancer du poumon, et cette année à l’ASCO, plusieurs études ont confirmé son potentiel contre des cancers encore plus difficiles à traiter comme, par exemple, celui de la vessie dans sa forme avancée/métastatique. Notamment, l’annonce relative à l’atezolizumab, molécule qui en réduisant la tumeur, a permis des survies de plus de 23 mois, tout en évitant aux patients une chirurgie mutilante (retrait de la vessie ou pose d’une poche d’urine extra-abdominale à vie) et une chimiothérapie très lourde.

Développement de nouvelles thérapies ciblées

Les thérapies ciblées visent spécifiquement la protéine ou le mécanisme impliqué dans le développement de la tumeur. Comme elles ne touchent pas les cellules saines, leurs effets secondaires sont donc moindres. Elles peuvent concerner tous les types de cancers.

Cette année, on a tout particulièrement attiré l’attention sur l’efficacité des associations de thérapies ciblées, comme celle du dabrafenib et du trametinib dans le cancer du poumon métastatique non à petites cellules (dit cancer du fumeur), première cause de mortalité chez les hommes.

Conclusion

Nous nous dirigeons de plus en plus vers une médecine de précision qui devient l’un des objectifs majeurs de la cancérologie. Il s’agit d’associer de façon individualisée différentes approches en fonction de la nature de la tumeur (chirurgie, chimiothérapies classiques, immunothérapie, radiothérapie, thérapies ciblées…)

parce que chacun est unique et parce que chaque cancer est différent !

Amicalement,

Équipe ARTIC

Association Artic

Le Saviez-vous ?
« En finir avec le cancer une fois pour toutes ! »
Joe Biden, vice-président des États-Unis, est venu en personne à l’ASCO 2016 pour parler du très ambitieux programme de lutte contre le cancer financé, entre autres, à hauteur de 1 milliard de dollars par la Maison-Blanche. L’initiative « Moon Shot », en référence au programme spatial Apollo ayant permis d’envoyer pour la première fois des hommes sur la Lune, vise à éradiquer définitivement le cancer aux États-Unis. Rappelons que les traitements actuels permettent de guérir un cancer sur deux.

Késako ?
« Biopsie liquide »
Bonne nouvelle ! Une simple prise de sang, c’est-à-dire une « biopsie liquide » devient une alternative crédible à la biopsie chirurgicale. Ses avantages pour le patient : plus simple, moins douloureuse, moins difficile à supporter, elle peut être refaite plus facilement. On peut l’utiliser pour le diagnostic et la surveillance de la progression de la maladie ainsi que pour le suivi de la réponse au traitement. Cela permettra au médecin de mettre sur pied un traitement adéquat plus rapidement en comparaison avec une biopsie traditionnelle.

La recherche avance !
Un nouveau traitement contre un cancer de l’enfant
Les enfants touchés par une variété rare de cancer, lymphome de Burkitt, pourront bientôt bénéficier d’un nouveau traitement associant une chimiothérapie standard et une thérapie ciblée (rituximab). Telle est la conclusion très encourageante d’une étude internationale. En effet, avec une réduction de 70% du risque de progression, de rechute et de décès par rapport à la chimiothérapie seule, cette combinaison devient un nouveau standard de traitement du lymphome de Burkitt.

Santé connectée : la technologie au service des patients
Présentée lors de l’ASCO 2016, une petite application pour tablette ou smartphone aidera bientôt les patients souffrant du cancer du poumon. Il suffira de saisir différentes informations sur l’état de santé du patient (perte de poids, douleur, fièvre, etc. …), pour que le programme les analyse et, en cas d’anomalie, avertisse immédiatement le médecin par mail. Le médecin pourra alors contacter et voir son patient plus rapidement.

Dictionnaire
Médecine de précision (médecine personnalisée) : proposer au malade un traitement en fonction des caractéristiques de son cancer, c’est-à-dire en fonction des spécificités moléculaires et biologiques du patient et de sa tumeur. Cette approche s’appuie sur deux types de traitements : l’immunothérapie et les thérapies ciblées.  
De façon imagée : il s’agit, en quelque sorte, de trouver le talon d’Achille de chaque cellule cancéreuse et d’agir en conséquence, c’est-à-dire, en administrant le bon médicament au bon patient et au bon moment !

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