esmo-2016-cophenhagen-denmark

Résumé de l’ESMO

Cher(e)s Ami(e)s,

La recherche de nouveaux traitements contre le cancer ne ralentit pas !

Après l’ASCO 2016 aux États-Unis dont nous avons parlé dans notre précédent éditorial, c’est en Europe, à Copenhague, que s’est tenu du 7 au 11 octobre 2016 un autre évènement majeur : l’ESMO 2016 – Congrès de la Société européenne d’oncologie médicale. C’était l’événement de tous les records, tant du point de vue du nombre de participants (plus de 20.000 personnes venant de plus de 130 pays) que de la qualité des présentations scientifiques (730) dont un grand nombre ont le potentiel de modifier rapidement la pratique clinique. L’ARTIC y a été représenté par Prof. Oudard, également membre du comité scientifique de l’ESMO, accompagné par Dr. Jacques Médioni et Reza Eladi, Directeur d’opérations cliniques. Ils y ont fait part des résultats de plusieurs études menées sous la responsabilité de l’ARTIC.

Chercheurs d’Europe et d’ailleurs, même combat !

La recherche européenne sur le cancer n’est donc pas en reste : le congrès ESMO, désormais annuel, permet à l’oncologie européenne de s’exprimer d’une voix forte et unifiée et constitue un formidable forum d’échanges entre les spécialistes (d’Europe et d’ailleurs) ainsi qu’une excellente plateforme de présentation de résultats d’études.

L’immunothérapie, les biomarqueurs et les thérapies ciblées ont continué à occuper le devant de la scène à l’ESMO 2016 et le congrès a apporté beaucoup de bonnes nouvelles, notamment pour les patients confrontés au cancer des poumons, de la vessie, du rein, de la prostate, des ovaires, du sein, aux sarcomes, de même qu’à certaines autres maladies moins fréquentes.

Le Patient toujours au cœur de toutes les démarches 

Mais l’ESMO 2016 ce n’était pas uniquement la recherche et l’innovation. En effet, la devise de cette édition du congrès : « Des traitements aux soins des patients » souligne bien l’importance de l’engagement auprès des patients et des efforts concertés visant à faciliter et accélérer l’accès aux traitements, quelles que soient la nationalité et la situation financière de la personne souffrant de cancer.

Une place toujours plus importante, chaque année, est laissée aux sessions de groupes de défense des patients « Patient Advocacy », pendant lesquelles ces derniers débâtent et font des propositions sur des sujets tels que les droits des patients, leur participation à l’élaboration des protocoles et l’éducation du patient en matière de recherche médicale.

Ainsi, tout au long de l’événement, en parallèle aux présentations scientifiques, des participants venus d’horizons divers ont pu échanger et partager leurs expériences de terrain, car faire progresser la recherche ne suffit plus, si l’application des résultats se voit freinée voire bloquée par des questions financières, réglementaires ou par la situation particulière du malade.

Les études cliniques de l’ARTIC présentées à l’ESMO 2016

Les trois études présentées à l’ESMO 2016, dans lesquelles est engagée l’ARTIC, sont les essais Cats, Firstana et Eiffel.

L’étude CATS vise à vérifier si l’efficacité des médicaments prescrits aux patients souffrant d’un cancer de la prostate métastasique résistant à la castration dépend de l’ordre dans lequel ils sont administrés (l’efficacité de la séquence : cabazitaxel, abiraterone et doceTaxel). La séquence de deux chimiothérapies suivie de l’hormonothérapie (abiraterone) semble la plus prometteuse.

L’étude FRISTANA : son objectif est d’évaluer l’intérêt d’utiliser le cabiztaxel en comparaison avec le docetaxel dans le cancer métastatique de la prostate chez des patients n’ayant jamais reçu de chimiothérapie. Elle a permis d’affiner l’utilisation et d’approfondir les connaissances relatives à ce traitement.

L’étude EIFFEL s’appuie sur une méthodologie innovante et porte sur le cancer du rein chez des patients présentant des métastases osseuses. Le médicament radiopharmaceutique étudié, alpharadin, émet des rayons alpha susceptibles de tuer les cellules cancéreuses dans les os. L’objectif est de vérifier si ce médicament, déjà indiqué dans les métastases du cancer de la prostate, est tout aussi efficace et bien toléré dans les métastases du cancer du rein.

Voir le terme « radiopharmaceutique » expliqué plus loin dans notre Dictionnaire

Conclusion

Dans un monde de plus en plus globalisé, à travers une approche multidisciplinaire des traitements et une orientation résolument multiculturelle, les congrès de l’ESMO visent à combler le fossé entre les chercheurs, les cliniciens et les patients, en unissant toutes les parties dans la recherche des traitements les plus efficaces disponibles actuellement.

Comme l’a très joliment formulé l’un des éminents participants à l’ESMO 2016, en soulignant l’importance de la collaboration dans le domaine de la recherche : « La plupart de nos pères et de nos grands-pères ont dû faire la guerre et tuer. Et, maintenant, nous voilà tous assis autour d’une même table, unissant nos efforts pour sauver des vies humaines ».

Quel formidable message d’espoir et d’encouragement pour la suite !

Amicalement

Équipe ARTIC

Association Artic

Le Saviez-vous ?
L’actuelle ESMO (Société européenne d’oncologie médicale) a été créée en 1975 à Nice, sous le nom de « Société de Médecine interne cancérologique » par deux grands cancérologues français, Prof. Georges Mathé et Prof. Maurice Schneider. Elle a pris le nom d’ESMO en 1980 et réunit actuellement des spécialistes venant de plus de 130 pays. Son siège se trouver en Suisse. Les principales missions de l’ESMO : faire avancer et promouvoir la recherche, améliorer la prévention, la qualité du diagnostic et du traitement des patients atteints de cancer.

Association Artic

Késako ?
Consentement libre et éclairé
C’est un document qui doit être signé par le patient pour tout acte de soin ou de recherche (comme, par exemple, avant une intervention chirurgicale ou participation à une étude clinique). « Libre » veut dire ici l’absence d’une quelconque contrainte ou menace et « éclairé » signifie que le patient a été au préalable correctement informé quant aux risques de l’acte thérapeutique en question. Ce document est l’un des fondements de la relation médecin-patient. Le consentement est régi par le Code de la santé publique. L’article R.4127-36 précise notamment que : « Le consentement de la personne examinée doit être recherché dans tous les cas. Lorsque le malade, en état d’exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le traitement proposés, le médecin doit respecter ce refus après avoir informé le malade de ses conséquences. Si le malade est hors d’état d’exprimer sa volonté, le médecin ne peut intervenir sans que la personne de confiance, à défaut, la famille ou un de ses proches ait été prévenu et informé, sauf urgence ou impossibilité. »

Association Artic

La recherche avance !
Cancer de la prostate et les nouvelles radiothérapies
Une étude réalisée à l’Université de Texas montre l’efficacité record (99% à cinq ans) de la nouvelle radiothérapie SBRT (stéréotaxique) dans le traitement des tumeurs de la prostate. Ce type de radiothérapie permet non seulement d’obtenir des résultats impressionnants, mais nécessite aussi moins de séances qu’une radiothérapie conventionnelle et provoque moins d’effets secondaires (moins de dysfonctionnements ou de lésions).

Association Artic

Nouvelles technologies au service des patients
Les big data
Depuis quelque temps, on entend beaucoup parler des big data (ou mégadonnées). Ce sont des ensembles de données extrêmement volumineux. Ils sont d’ores et déjà utilisés dans différents domaines de la médecine dont l’oncologie. En effet, la quantité d’informations relatives à une maladie, collectées à l’échelle globale, est énorme et ne cesse de croître. Ces informations constituent donc une ressource précieuse pour les médecins et les patients à condition de disposer d’outils permettant de les exploiter. Parmi les outils déjà mis à la disposition des cliniciens citons le « CancerLinQ », élaboré par l’ASCO (Société américaine d’oncologie clinique), permettant de partager, à l’échelle mondiale, des données cliniques concernant tous les cancers.

Association Artic

Dictionnaire
Un radiopharmaceutique (ou radiotraceur)

C’est un médicament qui émet des ondes radioactives.

Comment le fait-il ? Tout simplement : il associe un élément chimique (vecteur) doté de certaines propriétés à un isotope radioactif. Les radiopharmaceutiques, en fonction des propriétés de l’isotope (notamment le type de rayonnement), sont utilisés comme traitement de certaines pathologies, mais également à des fins diagnostiques. Ils peuvent être produits dans un réacteur nucléaire, dans un cyclotron ou dans un générateur spécial prévu à cet effet.

Comments are closed.